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L’après L : Romain ou le mirage gitan

 

Fort occupée par ses affaires, à gérer son entreprise, ma grand-mère m’a accordée un entretient d’une heure, durant lequel nous avons parlé de tout et de rien. Je lui ai dit que j’avais l’intention de rester quelques temps en Belgique, que j’allais en profiter pour me reposer et qu’ensuite je prendrais bien une décision ou l’autre.

-Tu comptes te reposer ?

-Oui c’est se que je viens de dire.

-Parfait, que dirais-tu de la mer du nord ? La voisine de la maison de papa, m’a prévenue qu’une tempête avait sans doute fait quelques dégâts au garage et dans l’arrière cuisine. Je n’ai pas le temps de m’y rendre et tes oncles me poussent sans cesse de la vendre, j’aimerai mieux ne pas leur en parler.

-Une mission top secrète !

-En quelques sortes, cette maison est le dernier bien qui me reste de ma propre famille. Quand papa l’a faite construire je venais de naître. Il l’aimait beaucoup et moi aussi, même si son confort laisse à désirer maintenant. C’est sans doute pour cela que plus personne n’en veut !

-Tu veux rire, nous adorons tous cette maison, que de souvenirs petits nous y avons.

-Ils ont sans doute un peu raison, pour le peu que cette maison sert encore, les frais d’entretiens sont un tantinet injustifiés.

-Oh la barbe, tes fils, ils ne voient qu’une chose l’argent qu’ils peuvent dépenser à tort et à travers, cette maison est à toi, ne les écoute pas.

-Je sais que tu as raison, enfin soit!

-J’irai voir l’étendue des dégâts sur place, mais ne me parle plus de vendre, c’est une manie en ce moment.

-J’en déduis que tu as vu Francis ?

-Comment ?

-Ne fais pas cette tête d’ahuri, ça ne fait que confirmer mon idée. J’ai vu madame de Fontfaye hier, elle m’a dis que son fils pensait à partir pour la Virginie lui aussi et qu’il mettait en vente sa maison de Bruxelles.

-Oh tu sais, il est assez changeant Francis.

-Bon je compte sur toi, fait ce qu’il faut faire à Knokke, et fait le bien, je sais maintenant qui en héritera de la villa de bord de mère. Et dernière chose, appelle ta mère, donne lui quelques nouvelles qu’elle change de disque, y en a marre de regarder sans cesse le même film ricain, même si tu étais plutôt bon dans ton rôle.

-Tu as aimée ?

-Je n’irai pas jusque là.

-Je prends cela pour un compliment.

-J’appelle une voiture ?

-Non je vais allé en train, comme dans le bon vieux temps des vacances scolaires.

-Je crois que ta nourrice ne sera pas du voyage cette fois.

-Mais j’y compte bien.

Un sac à dos, quelques vêtements, j’ai embarqué à bord d’un train de la Sncb, à Oostende j’ai pris le tram en direction de Knokke Heist, et sans aucun mal, j’ai retrouvé le chemin de la maison de vacances. Une villa de la fin des années vingt, de type balnéaire aux teintes jaunes et orange, une tourelle, un toi de chaume, beaucoup de fenêtre aux volets clos, quelques colombages, bref un vieux rafiot de la belle époque. Il n’est pas rare que notre bon vieux rafiot à la belle saison, soit pris en photo par les touristes car il fait partie des dernières villas qui séparent la dune de la plage. Par habitude, et parce que je n’avais que cette clé sur moi, je suis entré par derrière dans une sorte de petite véranda simple vitrage qui nous servaient gosses à nous déchausser afin de ne pas rentrer de sable à l’intérieur. Rien n’avait changé, l’odeur de renfermé et d’iode, les vieux meubles robustes en chêne claire, j’opta pour la chambre de ma grand-mère, la plus grande et aussi car elle avait un feu ouvert, non sans jeter un œil avant à celle que je partageais enfant avec mon cousin Fred lors des vacances. N’ayant pas réussi à mettre en marche la chaudière du sous sol, je chercha du bois, car bien qu’en septembre, j’avais froid. Dans le garage, une vielle charrette assoupie, celle qui devait servir avant guerre à la famille, sans doute celle la même que l’on peut voir sur une vieille photographie dans le hall conduite par ma grand-mère véhiculant ses petites sœurs. Tout autour, des tas de pelles, des sceaux, râteaux, des bateaux, des chaises longues, une toiture en partie envolée mais pas de bois. Le soleil était en train de disparaître à l’horizon mais il faisait encore suffisamment claire pour apercevoir de la fumée en provenance des dunes. Ni une ni deux muni d’une lampe torche, je vais voir si comme ces gens, je trouve du bois pour me chauffer. J’arrive alors à un petit bivouac, je vois quelques couvertures, des restes de repas, mais personne.

-Hé t’est qui toi ?

-Heu moi Flav et toi ?

-Romain.

-Pouvez revenir c’est pas un garde côte.

Avec ma lampe torche un couple avait pris peur un gars et une fille de type gitan dans les vingt-cinq ans. Tout comme le Romain en question, des yeux noirs, un petit nez narquois, des cheveux mi long, un corps que l’on devine sec et musclé, de beaux mollets que l’on devine à moitié sous un short trois quart et un pull noir ample qui tombe jusque sur le devant de la braguette car de taille XL pour un gars devant porter du M.

-En fait je me demandais ou vous aviez pu trouver du bois ?

-T’est miro, les enclos sont fait de bois, y a qu’a se servir.

En effet, le long des dunes, des fagots servaient de haies.

-C’est que je viens d’arriver et ça fait un bail que je ne suis plus venu.

-Nous on va, on vient, jamais deux fois au même endroit alors…

Me dit la fille, et je devine ainsi qu’ils font partie des gens du voyage.

-Sauf peut-être aux saintes Marie de la mer ?

-T’est fort toi !

-Mais on n’y est jamais allé encore, on s’y rend, on vient des environs d’Amsterdam, un défi qu’on a posé à nos vieux.

-Et bien bonne route, je vais rapporter du bois à mon campement.

-A plus !

-Ciao !

Je retourna à la villa, « Clémentine », a peine la cheminée devait-elle fumée que la voisine était à ma porte, moi qui n’avait qu’une hâte, me plonger sous la couette, se serait pour plus tard.

-Bonjour madame Klein.

-Bonjour, bonjour, Flavien je crois ?

-C’est bien cela.

-Je me disais bien que j’avais entendue des portes claquées. Hortense m’avait dit que c’était mon imagination mais elle en sera pour ses dires. Votre grand-mère va bien ?

-Très bien, elle vous remet le bonjour, je suis venu constater les dégâts.

-C’est bien, c’est bien, je me suis dis que comme il y a longtemps que plus personne de votre famille n’est venu ici que les placards devaient être vide. Aussi je vous ai apportée quelques petites victuailles, des conserves que ma sœur et moi faisons nous même.

-Quelle charmante attention ! J’avoue ne pas encore avoir regarder dans les placards.

-Je sais qu’ils sont vides, j’ai la clé et je m’occupe de la maison quand elle est vide. Cet été j’ai fais le tris dans les placards de la cuisine et…

-C’est gentil de votre part.

-Ca m’occupe vous savez. Si j’avais su que vous veniez, j’aurai fais faire le ménage, nous avons une petite pakistanaise qui le fait chez nous, et elle n’a encore rien voler.

-C’est déjà ça.

-Vous l’avez dit ! Par les temps qui court, je sais par le fils de la boulangère qu’il y a des étrangers qui rodent dans les dunes. De mon jeune temps, ça n’arrivait pas.

-Je ne sais pas si je peux vous offrir une tasse de café, j’ignore l’état des placards.

-Mais je vous ai mis un thermo tout chaud dans le panier.

Et c’est comme ça que je passa ma première soirée à la côte auprès de deux vieilles filles, qui me racontèrent tous ce que j’avais raté ses dix dernières années à Knokke Heist. Rien ne me fut épargné, les mariages, les divorces, les nouveaux commerces, l’invasion d’étranger trop basané à leur goût, la plage je reprends leurs mots « des tous nus » à Bredene, etcetera. Quand elles me laissèrent, je m’effondrai dans les bras de Morphée. Le lendemain midi, après avoir fait la paillasse, j’ai été en solitaire mangé sur la digue, fait du lèche vitrine et ramener aux deux vieilles jeunes filles d’à côté un bouquet de fleurs pour leurs bons services bénévoles. Je sortis de chez elles aux environs de vingt heures, et décida d’aller me promener le long de la plage, les pieds dans l’eau salée. Pour revenir à la villa, je devais traverser un petit sentier dans les dunes et je retomba sur Romain.

-Salut !

-Salut l’homme à la torche.

-Je ne vous ai pas fait peur ce soir j’espère.

-A moi, ni hier ni aujourd’hui.

-Tu m’en vois ravi.

-T’est du beau monde ça se voit.

-Non pas du tout, dis-je sur un ton gêné.

-Oué c’est ça, ça se voit direct !

-Ou sont…

-Repartis, moi je me plais ici, alors je reste encore un moment.

-C’est une belle côte.

-A l’aise. Tu viens encore chercher du bois ?

-Je n’y avais même pas pensé.

-Si tu veux, je t’aide à en porter à ta tente.

-Je ne suis pas dans une tente.

-Je pensais, hier tu as dis que tu retournais à ton campement, j’ai mal déduis.

-Ca te dit d’aller prendre un verre à Dehaan, je connais un bar sympa.

-Comme mes potes m’ont fait faux bon, pourquoi pas.

Après tout autant passer la soirée avec quelqu’un de mon age plutôt qu’avec deux douairières de la côte. En plus il s’avéra super drôle, hors du commun, il était jongleur mais se disait sans talent, il n’avait pas le don de son père. De deux ans mon cadet, il ne voulait pas bosser dans un cirque mais ne savait pas quoi faire de sa vie, aussi sa mère lui avait dit de voir du pays, de se forger. Je lui dis que moi aussi, je ne savais pas quoi faire de ma vie que ma grand-mère m’envoyait aussi ici pour que je me reprenne en main, pour que j’oublie.

-Chagrin d’amour ?

-En quelques sortes…

-Je vois. Elle aurait pu te payer un logement avec chaudière pour te consoler.

-Il y en a une, mais elle ne fonctionne pas.

-Je peux y jeter un œil si tu veux. Je m’y connais un peu en mécanique, j’aide souvent sur les pannes.

-Une vocation à creuser.

-Moui, mais ça me botte pas plus que les jongles.

-Ok ! Après tout, tu peux toujours essayé de la mettre en marche, je verais bien si tu ne me racontes pas des cracs et si tu n’y parviens pas tu m’aideras à trouver du bois en échange de mon hospitalité.

-Elle est sérieuse ton offre ?

-Ben tu ne serais pas le premier artiste à profiter du mécénat de la famille. Il y a des photos à la villa, ou l’on peut voir un petit cirque squattant le jardin.

-Tu me montreras ça, peut-être mes ancêtres !

En quelques minutes, la chaudière vrombissait de milles feux. On termina la soirée en buvant une bouteille de blanc traînant à la cave. Il m’apprit que sur les photos il s’agissait d’un clown légendaire « Bosso », et que la dompteuse de lions était sa grand-mère, Jada si ma mémoire est bonne. Ma grand-mère parlait souvent de cet évènement qui avait marqué sa propre enfance, aussi je lui montrais une vierge donnée en cadeau jadis pour l’hébergement. Il en prit un polaroid pour la montrer à son retour chez lui. Sa famille étant sédentarisée à Amsterdam, ne voyageant que quelques mois sur l’année pour le cirque. Je le laissa choisir une chambre, et l’invita à prendre un bain pendant que je mettrais à la machine ses vêtements.

-Je pue un peu ?

-Disons que oui.

- Je ne serais pas mécontent de changer de slip, ça fait trois semaines qu’on nous a volé nos affaires et notre argent.

-On devrait te trouver des trucs dans les armoires, moi-même je n’ai pas pris beaucoup de vêtement.

J’écoutais la radio dans la cuisine et je fus assez surpris de le voir arriver les cheveux dégoulinant avec juste une serviette autour de la taille.

-Tu m’as trouvé des fringues dans ton château ?

-Ben un pull et voici un short à moi, je pensais que tu mettrais plus de temps aussi je n’ai pas encore été dans mes affaires te chercher un boxer.

-Oh j’en met jamais de toutes façons.

Et il retira sa serviette, enfila le short que je lui proposait me laissant apercevoir bien que rapidement son sexe au repos, de taille standard, et camoufler de poils noirs drus et abondants en contradiction avec le reste de son corps complètement imberbe. Il choisit une chambre au second, juste au dessus de la mienne original par sa charpente de sous toit apparente. Le lendemain matin, il me demanda si j’avais d’autre boulot pour lui ? Je lui dis en riant que mis à part s’il était charpentier pour arranger le toit du garage, je n’avais pas encore fait l’inventaire des réparations. Ni une ni deux, il sortit son GSM et appela un certain Roberto, le garçon du couple de l’autre soir dans les dunes qui avaient pris peur.

-Salut, vous êtes toujours dans le coin ? J’ai un boulot pour toi, tu pourrais rendre service au type de l’autre soir, il m’a sortit d’un traquenard hier soir dans un bar. Oui, je sais, je sais…

Et voilà Flavio, ton garage sera comme neuf.

-Mais enfin, je le payerai, et puis, es-tu sur qu’il s’y connaisse ?

-Surtout pas, il me doit un service, comme ça il sera quitte avec moi. Et oui il s’y connait, il est menuisier, il s’occupe des conceptions de scènes.

-Bon… Maintenant que tu l’as appelé !

-Tu achètes juste le matos avec lui, la main d’œuvre c’est mon cadeau pour la note que tu as payé seul hier.

-Mais c’était de bon cœur. Et là…

-T’inquiète, j’ai déjà été voir le toit de ton garage il en a juste pour une journée de réparation, il ne squattera pas ici.

Honteux qu’il ait deviné mes pensées, je rougissais comme un gamin.

-Tu sais, on n’est pas des clochards, on gagne sans doute mieux notre vie que la plupart des fonctionnaires.

-Mais je n’en doute pas, j’ai déjà vu les reportages sur les grandes familles du cirque.

-A l’aise, bon, Roberto ne viendra que demain, aussi si tu veux bien encore me garder pour cette nuit, demain mon mandat devrait être arrivé et je pourrais reprendre ma route après son travail.

-Mais mon offre pour la chaudière n’était pas datée à une nuit. A dire vrai, mes vacances sont plus cool depuis que tu es là. Seul c’est tout seul.

-On goûte le rouge qu’on n’a pas ouvert hier ?

-A dix heure du matin ?

-Y a pas d’heure pour fêter une nouvelle amitié !

Vers midi, un peu guilleret, nous nous sommes jeter sur les conserves de mes vieilles voisines, ensuite nous avons débouchés quelques autres bouteilles et vers vingt-trois heure, nous avons été prendre un bain de minuit nu dans la mer. Chose que jamais je n’aurai fait dans mon état normal. Epuiser à nous éclabousser, à tenter de nous noyer l’un l’autre, je me suis allongé sur le sable, pour tenter de retrouver des forces et mon souffle. Il a fait de même à mes côtés, il m’a effleuré la main, au début je n’y prêtais pas tellement attention, pensant à un contact du à son « vautrage » dans le sable des plus anodins. Mais le contact se faisant insistant, je me suis redressé sur un coude. Et yeux dans les yeux, je lui ai dis :

-Je suis bien avec toi !

-Moi aussi. C’est rare pour quelqu’un de solitaire comme moi !

Nous sommes rentrés à la villa, non sans nous faire engueuler par deux grabataires, nous reprochant de nous être trompé de plage puisque toujours nus. Nous nous sommes dirigés chacun dans notre chambre une fois rentré. Je ne me suis ni douché, ni habillé, j’ai rongé mon frein une bonne heure, j’ai finalement décidé de me rendre vers sa chambre, a mis chemin dans les escaliers, simultanément nous avions eu la même idée, à hauteur du palier entre deux volées, un bruit sourd en provenance de la cave, suivit d’un gong dans les canalisations du chauffage central indiquèrent clairement une nouvelle panne de la chaudière. Ni une ni deux, nous descendons à la cave, il enlève le cache, et me réclame des outils dont j’ignore encore le nom. J’ai trouvé par chance une boîte à outil dans le garage et je l’ai laissé fourragé dedans et tenter de réparer le vieux cœur de la maison. La cloche du hall d’entrée retentit, je vais pour ouvrir oubliant que je suis dans la tenue d’Adam. Une de mes bonnes et fidèles voisines ayant entendu un bruit inhabituel est donc vite venue voir ce qu’il se passe. Je suis caché derrière la porte, j’attrape un tapis sur un coffre servant de console pour le téléphone et me l’entoure à la taille. Je m’excuse de ma tenue, prétextant que j’étais au bain. Du bruit venant de la cave, je lui dis qu’un cousin est arrivé dans la journée, de m’excusez que je vais lui prêter main forte, notre chaudière nous ayant fait défaut. Il ne restait plus qu’à croiser les doigts pour qu’elle n’en parle pas à ma grand-mère. Je verrais bien au moment opportun quoi broder. J’ai un mec à poils dans la cave qui ne me laisse pas indifférent, je ferme donc assez vite la porte, au risque d’heurter la susceptibilité de nos fidèles gardiennes. Je retourne donc avec ma broderie nouée autour de la taille porter secours si je puis dire à mon « sauveur mécano ».

-Très joli !

-Merci, c’est vintage… Alors ?

-Je crains qu’elle n’ait rendu en direct son dernier soupir Titine, il te faudra faire appel à un expert.

-Ok. Je verrais demain.

-Par contre men, je vais me les geler la haut !

-On peut partager ma chambre, la seule avec une cheminée en état.

-On est bon pour se rhabiller et allé en quête de bois.

-Désolé du piètre confort…

-C’est vrai que j’ai connu mieux. Et il me fiche un poing sur l’épaule, c’est qu’il a de la force le gitan, j’en suis déséquilibré! On va chercher du bois, on fait un petit stock pour la nuit, il allume le feu, je cherche dans les placards après des couvertures, j’en met une sur mes épaules, je vais m’asseoir sur le tapis devant la cheminée, une habitude que j’avais gamin, ma grand-mère sur le sofa lisant un bouquin, moi regardant le jeu des flammes. Une fois le feu pris dans la cheminée, au lieu de prendre la couverture que je lui avais trouvée, il s’assied à mes côtés, tire à lui un pan du plaide. Nous regardons religieusement le balai des flammes et les morceaux de bois qui crépitent, nous sommes côte à côté, coude contre coude, genoux contre genoux, et nous nous endormons. Je pense être tombé endormi le premier, car j’ai le vague souvenir d’une main me caressant les cheveux. Au réveil, je suis seul sur le tapis, une odeur de feu ouvert me rappelle le déroulement de la soirée, se qui me sort de l’engourdissement du réveil, c’est le bruit cadencé de marteaux répétitifs. Par la fenêtre, je vois, Romain avec le type des dunes, tous deux à califourchon sur la toiture du garage en train de le réparer. Je décide d’allé acheter de quoi prendre le petit déj, la faim me tenaillant. Je n’avais pas vu la copine qui rôtissait dans la pelouse, mais par chance j’avais prévu un appétit de loup, à mes ouvriers.

-Vous m’aider à mettre le couvert ?

-Vous avez besoin d’un coup de main ?

-Je n’aime pas être seule en fait.

-Et tu ne te vois pas monter sur la toiture de ton garage.

-Il y a de ça. Je regarde alors les deux gaillards faire leur réparation, je suis fasciné par Romain torse nu, les muscles des bras saillants sous l’effort.

-Il est beau mon frère !

-Lequel des deux c’est ?

-Romain pardi, l’autre c’est mon mec.

-Très.

-Tu t’appelles comment.

-Flavien.

-Moi Irène, je veux bien t’aider.

La table dressée, je les appelle et nous nous attablons.

-Tu ne nous avais pas dit Romain le romain que tu avais trouvé ton empereur dit Irène.

-Fiche moi la paix princesse Irène.

-Flavien !

-Oui Irène ?

-Je voulais être certaine que Romain sache ton prénom !

-Je ne saisis pas.

-Vois-tu, notre grand-mère a choisit nos prénoms à nos naissances, et ils ont un sens que nous devons trouver lors de notre voyage initiatique aux Saintes. Elle est diseuse de bonne aventure.

-Arrête tes sornettes soeurette.

-Tu ne crois pas aux diseuses de bonne aventure Justus Flavius ?

-Disons que je suis comme St Thomas et on ne m’a jamais prédis mon avenir.

-Romain, lors de son voyage devait trouver dans une équerre, un jeune homme au nom d’empereur. Une personne qui va changée sa vie à jamais.

-Veux-tu bien te taire soeurette ?

-L’équerre c’est quoi ?

-Ca l’intéresse, tu vois, à mon sens c’est la Belgique, ton pays à une forme d’équerre.

-Et toi pourquoi Irène ?

-Je le saurais le moment voulu, je n’avais pas autant d’indice que mon frère.

-Le destin se joue la nuit ! Vous ne connaissez pas ce film ? La belle Irène qui embarque sur le Princess Irène ! Un succès du box office d’avant guerre.

-Pas de doute, nous devions nous rencontrer. Enfin des indices. Raconte moi toute l’histoire, vite !

-Je ne m’en souviens plus très bien, il s’agit d’un fiancé jaloux… Il y a un restaurant, mais j’y pense, dans le grenier il doit y avoir un roman photo de ce film.

-Vite vite qu’est se qu’on attend !

-Et bien, allons voir là haut. Une fois dans le grenier, je constate qu’il y a bien longtemps que personne n’a plus mis les pieds dedans. Romain constate qu’en hiver, il pleut dedans. Le navire prend l’eau de partout.

-Le voici !

-Il me faut le photocopié, je dois faire le même parcours que cette Irène si je veux comprendre ma destinée.

-J’ai peut-être dit n’importe quoi, ne t’emballe pas. J’ai dis ça comme ça, en l’air.

-Chutt, nous devions nous rencontrer tous, et nous nous retrouverons tous un jour. Maintenant, laisse moi me mettre en phase avec ma destinée. L’aventure commence à Paris !

Paris me voilà s’écrie t’elle !

-Mais si je me souviens bien de Paris, elle va à New-York !

-J’irai aussi à New-York mais après Paris.

-Soeurette, ne t’emballe pas.

-Ne t’inquiète pas, c’est ici que nos chemins se séparent. Toi tu vas réparer cette toiture, ça fait partie de ton destin.

-Nous, nous partons !

-Et bien prenez ce livre, puisque nous serons appelé à nous revoir, vous me le rendrez donc lors de cette occasion, et ne faite plus attendre votre destin. Pour Paris, je ne puis vous aidez, mais aux Etats-Unis, j’ai une amie qui vit entre New-York et DC, racontez lui votre histoire dans les détails, et elle vous hébergera. Elle s’appelle Olga, je vais vous écrire son adresse à l’intérieur du roman feuilleton.

-C’est bien la première fois qu’un non initié, nous aide à ce point et ne nous rit pas au nez.

-On ne rit pas au nez de la destinée.

-Merci pour tout, nous ne sommes pas prêt de nous revoir Julius Flavius descendant de la grande Claudia Procula, mais je serais un jour m’acquitter de ma dette envers toi.

-Comment connaissez-vous cette légende sur ma famille.

-Il n’y a pas de légende qui naisse sans raison.

Elle est partie avec son compagnon pour Paris, le beau romain est resté avec moi. Après le garage, il s’est attaqué au toit de chaume de la maison. Trois jours pendant lesquels, nous nous sommes dévorés des yeux, refusant d’admettre une attirance évidente. Je pouvais souvent le voir juste vêtu d’un slip blanc, sans aucune pudeur après sa douche du soir, il se baladait dans ce simple petit bout de tissus. Un soir alors que je regardais de vieux albums de ma grand-mère devant la cheminée, il arriva torse nu, dégoulinant de sueur, il posa sa main sur mon avant bras nu étant en t-shirt afin d’attirer mon attention, il faut dire je ne l’avais pas entendu venir. Nous cohabitions à deux, partageant les repas, la soirée, nous nous étions habitués l’un à l’autre sans rien de physique. Il me dit, qu’il allait prendre une douche, qu’ensuite il me payait le resto en ville, il avait envie de bouger. Je lui dis que c’était d’accord, que je l’attendais. A peine sortit de la pièce, je portais mon bras à ma bouche, je sentis sa sueur, son odeur de mâle qui je l’avoue m’avait envoûté, je porta même mon bras à ma bouche me délectant de ses sécrétions corporelles. Dans mon élan, je ne l’avais pas vu qui me regardait dans l’embrasure de la porte. Il me fit un clin d’oeil, et partit prendre sa douche. J’étais en train de me changer quand il arriva dans la chambre, juste vêtu d’un slip et d’une chemise, lui était entièrement nu. Il avança jusqu’a moi, m’arracha ma chemise, me poussa sur le sofa devant la cheminée, il se jeta sur ma bouche força le passage, insinua sa langue à l’intérieure, fougueux, déchaîné, son envie forte, je me laissais faire, répondant même à ses assaut. Il me déchira le boxer, m’obligea à me retourner sur le sofa, il faut dire aussi que je me laissais faire… Coucher sur le ventre, je pouvais sentir son torse sur mon dos, son membre dur tressaillir entre mes deux fesses, il m’embrassait les lobes des oreilles, descendit dans mon cou, je l’entendis ouvrir ce que je cru être un emballage de capote, c’était en fait un sachet de lubrifiant, son contenu arriva sur ma rosette, la sensation froide de ce gel me surpris, plus qu’elle ne m’excita. Il déchira ensuite l’emballage d’un préservatif, qu’il se mit non sans quelques difficultés. Il repris sa position, dirigea son sexe dur vers l’entrée de mon domaine, que je crois il aurait violer d’un coup sec s’il avait pu.

-Arrête t’es fou ! Comment tu t’y prends ? T’est puceau ou quoi ! Laisse moi faire.

Je le fis mettre assis sur le sofa, à califourchon, je m’empala progressivement sur sa virilité tendue au maximum. Face contre face, nous nous sommes échangés des baisers bien plus sensuels que les premiers, si nos salives étaient bel et bien en fusion, la douceur avait fait place à sa faim de loup. J’allais et venais donc sur son membre, quand mes fesses frôlèrent enfin ses couilles, je détachais mes lèvres des siennes pour lui dire :

-Je veux bien qu’on ait attendu avant de se décider, mais tu semblais avoir oublier comment t’y prendre.

-C’est que je ne savais pas.

Comme toi cher lecteur, je compris qu’il était bel et bien puceau et qu’il pensait pouvoir me perforer comme on passe sa main dans une moufle. Je me mis à rire face à ce fait accompli, mais ça ne le perturba pas le moins du monde, il me coucha sur le tapis, mis mes jambes sur ses épaules, rentra cette fois en moi d’une traite avant de se déchaîné dans mes entrailles jusqu’à un stade de non retour. Comme souvent dans les premières, la capote cassa, il faut dire, il n’y allait pas avec le dos de la cuillère, je dus même lui demander de faire une pause, tant il m’écartait les jambes au point d’avoir mal. C’est comme ça que nous avons vu que le plastique n’avait pas tenu le coup, je lui remis alors un autre capuchon et après m’être allonger sur le ventre, je le laissais terminer ses ruades comme il avait voulu les commencées. J’étais épuisé, mais lui en redemandait encore, n’ayant pas jouit, j’accepta son second round, pour une première, il était prometteur ! Sur le dos cette fois, pendant qu’il me fit l’amour, je me branlais sans vergogne sous ses coups de buttoirs. Quand à mon tour je jouis, il sortit de moi et mélangea ses petits spermatozoïdes aux miens sur tout mon torse. Fatigué mais heureux, nous nous sommes endormis sur le tapis, juste devant la cheminée emmitoufler d’un plaide. Le lendemain, nous avons passé la journée à la plage, quelques baisés furtifs dans les dunes, vidées des touristes, nous avons profiter aussi un peu de la mer, bien que la baignade fut interdite. Le soir, nous avons dévorer une vieille boîte de conserve de choucroute, et nous sommes retourner au lit.

-Ca fait mal ?

-Je pourrais faire semblant de ne pas comprendre ta question, mais avais-je l’air d’avoir mal.

-Par moment tu criais assez fort !

-Imbécile.

-Fait moi la même chose, je veux ressentir le même plaisir que celui que j’ai pu lire dans tes yeux. Il joignit le geste à la parole, enleva son pantalon, son t-shirt et se retourna sur le lit. Je ne pus m’empêcher de le caresser sur tout le corps, et les réactions en chaîne ne se firent pas attendre. Je me débarrassa aussi de mes vêtements et alors qu’il me tendait son échantillon de lubrifiant, je le jeta dans la cheminée pour me jeter entre ses deux lobes fessiers. De belles fesses imberbes, douces et halées par le soleil, en contraste avec sa raie blanche et poilues, de poils noirs soyeux et bouclés. Alors que je léchais sa petite corolle toute vierge, je stoppa la lubrification naturelle pour lui demander si c’était bon. Encouragez par ses fesses qu’il me tendait à la bonne hauteur, je retournais fourrager avec ma langue dans son intimité, le pénétrant petit à petit de la pointe de ma langue, non sans l’arroser abondamment de salive. J’introduis alors une phalange dans son rectum, à la deuxième il se cabra, le regard grimaçant. Détends toi, lui dis-je, et ma langue repris du service, alors qu’il gémissait de plus belle, je décidais à court de salive de taquiner l’entrée de son antre de mon gland.

-J’ai lu dans une revue qu’il fallait pousser pour que ça rentre.

-Je t’avoue que je n’ai jamais poussé.

-Comment tu fais ?

-En général, si je suis préparer comme tu l’es, mon compagnon n’a qu’à titiller un peu ma rondelle et y entrer progressivement avant la joute ultime.

-Ok !

-Tu as envie de moi ?

-Oh que oui !

-Alors ça ne devrait pas te faire mal…

Et ça ne lui fit pas mal, j’entra progressivement en lui, lentement, une fois mes reins contre ses fesses, je me suis immobiliser, quand il a commencé à de lui-même onduler du corps pour me sentir en lui, j’ai commencé à faire de petits va et vient, avant de lui rendre la monnaie de sa pièce et de le posséder aussi fort que lui la veille. Les trois jours qui ont suivis à la villa Clémentine, n’ont été que sexe et passion les travaux étaient finis, la maison, n’attendaient plus que la famille pour les prochaines vacances. Pour l’heure nous en profitions nous. Nous venions de finir un corps à corps endiablés quand le téléphone sonna.

-Allo, dis-je haletant !

-Flav ?

-Olga comment ça va ?

-Je te dérange ?

-Non du tout !

-Cesse de respirer comma ça alors, on dirait que le vent traverse tout l’océan.

-Je faisais du sport.

-Prend moi pour une conne aussi, du sport en chambre oui !

-Comment tu as eu ce numéro ?

-Ben par ta grand-mère !

-Ok, tu es ou ?

-Près de l’océan en Belgique.

-Cool. Bon, ça te dit de reprendre du service.

-De reprendre du service ?

-Un remake de la Chartreuse de Parme de Stendhal.

-La même équipe que pour Raison et Sentiment.

-Je réfléchis et te dis quoi… Salut !

Je raccrochais sans attendre sa réponse. Romain était là planté à mes côtés.

-Les vacances sont finies Julius Flavius. Et moi, je dois reprendre ma route vers les Saintes.

-Tu vas partir ?

-Tout comme toi, d’après ma grand-mère, nos routes vont à nouveau se croiser un jour.

-Quand ?

-Seul l’avenir nous le dira.

Nous nous sommes endormis dans les bras l’un de l’autre, à mon réveil, je sus immédiatement qu’il était partit, je fis donc mon sac, sans même le chercher, les travaux terminés, les Usa me réclamant, j’y retournai. Je remis de l’ordre dans la maison, rangea ce qui devait l’être après un siège de dix huit jours, je venais de fermer tous les volets, j’avais fais mes adieu aux voisines non sans leur promettre que l’été à venir je viendrai un peu avec ma grand-mère qui avait envie de réoccuper plus souvent la maison. Désemparées fasse au système d’alarme que j’avais fait installé, ne parvenant pas à le comprendre, dans ma grande bonté, je leur dis qu’il ne fonctionnait pas, et je ne le brancha pas, n’avions nous pas les deux meilleurs chiens de gardes de la côte en leurs personnes après tout. Alors que je m’apprêtais à empoigner mon sac de voyage, la maison plongée dans la pénombre, je vis par terre face à la cheminée, le plaide dans lequel nous avions eu bien des ébats et des couvertures prises au second que j’avais oublié de ranger. Le plaide alla dans mon sac, je pouvais sentir dessus son odeur. Les couvertures, j’allais en courant les rangées dans leurs placards ou les prochains visiteurs les retrouveraient sans problèmes. Un rayon de soleil passa au travers d’un battant, éclairant la vierge donnée en cadeau par les gitans jadis. A ses côtés, un icône que je n’avais encore jamais vu dans la villa. L’électricité coupée, j’ouvris les deux volets de la chambre afin d’avoir plus de lumière. Cet icône, c’est celle de Sainte Claudia Procula, l’écriture latine me permit de l’identifiée, un clin d’œil à la légende, au destin de notre rencontre, au verso juste inscrit : « A bientôt ». J’ai laissé, l’icône à la villa, à côté de cette vierge dont l’histoire avait bercée celle de mon enfance, un nouvel épisode venait de s’écrire. Je m’imagina même raconter la suite du récit à mes enfants, puis je rectifia le tir dans mes rêveries, en les remplaçants par mes neveux et nièces. Une fois dans le train, je ralluma mon Gsm, j’écouta mes messages, et je pris le second appel.

-Tout de même Flav ! Il était temps de décrocher ! Tu devineras jamais ce qui m’est arrivée ?

-Si tu as eu la visite d’une certaine Irène.

-J’ai eu la visite de ton amie Irène !

-Dis moi que tu nous reviens, que tu vas tourner ce film, et qu’on parlera de tes nouveaux amis.

-Je reviens, dés que j’ai un vol après avoir fait mes adieux à ma grand-mère.

-Super ! Ta chambre t’attend au flat ! Juste pour quelques jours comme dans le bon vieux temps. Tu iras t’enterrer dans la campagne de Virginie plus tard. 

-Ca marche, mais on ira le jour même faire un tour à ma maison, voir si elle va bien.

-J’suis trop contente.

-Au fait, on me demande pour quel rôle ?

-Ton premier, premier rôle !

-Ha bon !

-C’est tout ce que ça te fait.

-On verra, ça change la donne, je pensais m’amuser avec vous surtout !

-Et c’est notre job nous monsieur le comte, pas un jeu. L’équipe sera sensiblement la même.

-Dis moi, Irène t’a laissée un cadeau ?

-Oui une icône dorée sympa. Elle m’a dit qu’il s’agissait d’un fragment de fresque.

-Ok, je te sonne dés que j’ai un vol, à bientôt.

Chez ma grand-mère :

-Voilà, Clémentine est remise à neuf. Nous irons cet été en profiter !

-Crois-tu que je fais bien de ne pas m’en défaire ?

-Mais certainement, comment nous retrouveraient les gitans ?

-Ha oui, les gitans… Tu te souviens de cette histoire.

-Et puis, il est temps de reprendre nos bonnes vieilles habitudes, cet été nous retournerons à la villa Clémentine comme par le passé, tous ceux qui voudrons nous y suivre serons les bienvenu.

-Bonne idée ! Tu dois vraiment retourner au pays de l’oncle Sam ?

-J’ai une opportunité qui s’y présente.

-Bien, bien, tu m’appels quand tu es arrivé, tu m’appels souvent et tu reviens vite me voir !

-Je te le promets…

Dim 13 jun 2010 1 commentaire
Romain ou Francis, là..., j'avoue mon coeur balance...
Chris - le 13/06/2010 à 13h16

Le beau jeune gars au charme fou à la crinière sauvage ou le mec super viril et bien gauler made in Men at play...

flav1982.over-blog.com