Le temps des affaires

Mercredi 22 septembre 3 22 /09 /Sep 02:09

 

Le temps des affaires (seconde partie)

 

Rappel : Flav part avec sa mère à la découverte de l’héritage de son père. Il ne sait plus vraiment ou il en est avec Francis…

 

Ma mère avait tenu à prendre la vieille Mercedes familiale pour notre périple. Je n’avais qu’une seule crainte, que je sois reconnu durant le voyage, mes arguments ne l’ont pas fait plier d’un iota, c’est dans cette voiture que nous roulerons ainsi en avait décidé Alyne. Un chauffeur, nous deux à l’arrière suivie par une berline récente de la même marque que l’ancêtre qui nous véhiculait, dans laquelle au pire, je pourrais me réfugier parmi les bagages fut sa solution. Excepté quelques banalités de la Flandres à la Bavière, nous ne nous sommes guère parlé, le voyage promettait d’être ennuyeux ! J’avais juste oublié que les gens du monde, ne parlent pas si la domesticité peut entendre. Arrivé à notre hôtel, je constatai que ma mère y avait ses habitudes, on la recevait selon tous les égards dignes de son rang, maintes et maintes courbettes ou fausses sollicitudes, c’est au choix, qui la comblent et la combleront toujours de bonheur, qui empêcheraient par contre toute personne censée de vivre pleinement. Elle voulu bien entendu se rafraîchir, se changer avant de prendre une collation, qu’elle ne savait pas encore si elle allait la prendre dans le petit salon, ou dans sa suite, pour la satisfaire, en plus de me rafraîchir, je me changeai. Nous nous retrouvâmes dans sa suite, car nous avions à parler. Un billet écrit de sa main, me fut apporté, alors que nous occupions les deux seules chambres du même étage. Je pourrais encore me confondre en détail pour que le lecteur cerne celle qui me mit au monde, mais je pense que c’est bien assez, je peaufinerais son portrait en disant que ses yeux semblent toujours lire dans vos pensées et que la plupart des personnes redoutent chacune de ses paroles. Enfant, j’entendais souvent la nounou dire à ma grand-mère, comment une femme aussi belle, peut-elle être aussi méchante ? Les gravures de mode ont souvent leur caractère répondait-elle ! Je présume de mon côté que grâce à sa beauté, on lui a toujours tout passé. Lors de notre entrevue, elle me donna l’horaire de notre plan d’assaut de l’Allemagne, m’octroyant ici et là quelques plages de détente « libre ». Lorsqu’elle me montra le manoir dans lequel, elle avait rencontré mon père, je fus étonné de voir que cette femme n’était pas dénuée de sentiments, transformé en Hôtel de Ville, la propriété n’était bien entendu plus se qu’elle était, mais je l’imaginais bien dans ce décor, joué la scène de sa vie. J’ai cru voir par moment ses yeux se couvrir d’une fine bruine, mais ce fut à chaque fois éphémère, et rien ne me permet de confirmer ce sentiment, reine du maquillage qui ne se voit pas, son visage tout le long de notre visite est demeuré intacte.

-Je ne comprends pas Gaby, vendre sa maison de famille pour un chalet en Suisse.

-C’est peut-être tout simplement pour des raisons économiques ?

-Permets moi d’en douter, connaissant bien Gaby, la raison serait plutôt un moniteur de ski…

-Cesse de me regarder avec cet air là, je ne suis pas faite de bois.

-Mais enfin…

-J’en ai assez de cet endroit, partons. Le cabinet de ton père doit nous attendre, je les ai avertis de notre arrivée pour après demain, ils doivent se douter que nous arriverons la veille mais pas l’avant-veille. La surprise joue toujours en notre faveur, retient cela, en affaire comme dans la vie. J’ai dans ma mallette, fait faire à ton intention, un dossier avec tous les ponces qui entouraient ton père dans ses affaires. Photo + curriculum, ainsi que quelques notes personnelles. Il faut que tu saches qui tu auras face à toi.

-Vous auriez pu me les donner la veille, si vous les aviez déjà avec vous !

-Comment ? Je pensais que tu apprenais tes scénarios avec une rapidité telle que ça faisait de toi la coqueluche des ricains !

-Il ne faut pas croire tout ce que l’on écrit dans le Paris-Match mère.

-Je ne crois pas avoir lu cela dans ce canard-là mais un autre du même acabit. Moi qui pensais que tu tenais cela de moi.

-Je retiens vite en effet, vous me la donnez cette liste ?

Dans ce dossier, les directeurs dont je devais me méfier, ceux dont mon père par le biais de tractations en bourse avait dépossédé de leurs propres entreprises mais laisser dans des postes de directeur. Ceux qui ne valaient rien et donc remplaçables, et enfin les différents bras droits de mon père, les alliés fidèles. Bien que la plupart soit tous des pères de famille, en les détaillant, je me disais que je n’allais pas m’ennuyer en Allemagne, et que de travailler avec tous ses gars là, ça ne me dérangerait pas, tous dans les plus de trente ans voir au-delà de quarante et pour qui les costards sur mesure Armani semblait avoir été créé pour eux.

-Maman, je me demandais, sont-ils tous bilingues anglais allemand ?

-Pour la plupart, certains parlent même le français, mais ne t’attends pas à du néerlandais.

-Le néerlandais excepté avec vos employés, je ne l’entends guère.

-Si j’étais amené à reprendre le flambeau sans doute devrais-je me mettre à l’allemand. Mais ne vous réjouissez pas, c’est surtout une hypothèse.

-Il est plus facile d’apprendre l’allemand que le français pour un flamand.

-Si vous le dites, mais je me vois mal devenir quadrilingue.

-Je le suis bien moi.

-Je sais.

-Il faudra surtout te méfier de ce Hans Gertreed, il veut récupérer à tout prix sa société. Ton père, comptait lui mettre des réviseurs sur le dos, un doute de fraude dans les ventes internationales. Et son flair avait souvent du bon.

-Je note.

-Je ne te vois pas écrire.

-Ne vous inquiétez pas, je tiens bien quelques choses de vous. J’ai une excellente mémoire.

-A Frankfort, je te présenterai nos alliés fidèles, ceux sur qui tu peux compter. Si nous n’étions pas en deuil, j’organiserais un petit repas avec des jeunes gens de ton âge, j’ai peur que tu t’ennuies un peu.

-Vu le travail qui nous attend, pensez-vous que nous en aurions le temps.

-Je disais ça pour toi surtout.

-Nous en reparlerons le moment venu. Je ne suis pas énormément venu chez mon père, je ne me souviens plus tellement de sa maison.

-Nous y avons habité pourtant jusqu’à tes six ans.

-C’est fort vague.

-C’est une belle maison, située au sommet de la colline, quand le temps n’est pas couvert, on peut voir Frankfort au loin d’un versant et de l’autre Wiesbaden. Il faudra que tu jettes un œil dans ta chambre d’enfant rien n’a jamais été fait dedans depuis que tu l’as quittée.

-Et pourquoi êtes-vous retournée chez votre mère au bout de ses six années, ton père avait été muté en Belgique, quoi de plus naturel dés lors que d’être retournée chez nous.

-Vous n’aimiez pas cette maison ?

-Oh si beaucoup, autant que la demeure de Flandres. J’y ai beaucoup de doux souvenirs… Elle a été préservée durant la seconde guerre mondiale car elle était sans doute trop éloignée des villes névralgiques, bien qu’ayant une position centrale. Et puis tes grands-parents ont toujours pris les bonnes directions, bien qu’ils aient parait-il du vendre leurs plus beaux atours jusque dans les années cinquante, ils ont tenu bon. Ton grand-père s’acharnait à rechercher les objets pillés lors de la débâcle de son pays, si bien qu’une partie des cadres et buffets ont retrouvé leurs murs, sauf quand ils ont complètement disparu de la circulation. Ce que j’aime bien dans cette maison, c’est justement qu’ils ont du racheter du neuf, ton père et moi-même avons acheté quelques bricoles ici et là dans la maison. Elle est moins figée que la maison Biamonds. Mais bon tu verras bien par toi-même.

En effet, je pus vite voir par moi-même, le manoir de taille modeste était en effet particulier dans ce sens que tous les styles s’y confondent et créent une certaine harmonie de confort. Pas de fauteuils Henri II inconfortables mais bien des divans et sofas de cuir marron dans les salons, dans lesquels à ravir on a envie de se vautrer. Un agencement sobre et moderne dans de vieux murs avec ici et là quelques antiquités qui se font toutes discrètes à côté des flamboyants tableaux impressionnistes en tout genre. A notre arrivée un gros labrador nous accueillit comme s'il nous connaissait depuis toujours. Le chien de ton père me dit ma mère avec cette fois les larmes aux yeux. N’étant pas habitué aux effusions familiales, bien que j’en aie l’envie sur le moment, je faillis l’étreindre, mais par retenue je n’en fis rien, ce que je pense elle apprécia. Elle me présenta bien vite les trois personnes de maison, je fis avec elle un petit tour du propriétaire, et je fus surpris de voir toutes ses photos de moi, jusqu’à des posters de film dans lesquels j’avais joué, encadré et accroché aux murs, notamment dans son bureau. Il me suivait donc de loin, moi qui le pensais occupé à courir les maîtresses, vraiment je m’en voulais de m’être éloigné d’eux, mais on ne peut pas vivre de regret. La gouvernante de la maison, me dit combien mon père était fier de moi, pour que vraiment il soit fier de moi, je décidais de ne pas le décevoir, et de faire avec ma mère de mon mieux pour maintenir à flot son univers de chaussures, que je dusse même pour se faire puiser dans ma propre fortune. D’emblée je décidais de m’informer à ma manière sur les usines de mon paternel, en surfant sur le web, la pièce qui s’imposa à moi comme une évidence fut le bureau de mon père, parmi mes affiches de film, j’allumai son portable, je visitai virtuellement tout ce qui m’était possible de voir, je regardai aussi les différents catalogues en ligne, dans ceux-ci, je mémorisai quelques modèles que je trouvais porteur, juste au cas ou. J’allai ensuite consulter mes mails, je donna quelques nouvelles à Olga qui se languissait de moi, et qui me rappela quelques dates auxquelles je ne pouvais me défiler pour la fondation que nous cogérons. Ensuite seulement j’ouvris les mails de Francis, aucun mail n’était affectueux, ils ne transpiraient aucun sentiment, excepté le business. Si j’avais besoin d’une info, d’un conseil, etcetera il voulait s’assurer que j’irai frapper à sa porte. Voilà tout ce que j’en retins et bien entendu je me gardai bien de répondre ou de donner suite à ses propos. Le lendemain après une bonne nuit de sommeil, ma mère me présenta aux alliés de notre cause. De longues réunions qui se déroulèrent en anglais, je compris que ma mère avait les reines en mains, que la situation n’était nullement critique. Elle m’expliquait en aparté, ses impressions, se qu’elle pensait que nous devions faire, en gros elle me mettait au parfum tout en déplorant le fait que je ne porte pas de cravate en réunion. Je préférais continuer avec le style décontracté made in America que j’avais adopté par là, et ainsi me différencier de mon père afin surtout que ma mère ne se fasse pas d’idée. De tous les mecs que l’on me présenta aucun ne retint mon attention, trop de visages en emmagasiné en trop peu de temps. Une impression générale, je trouvais tous ses allemands en costume fort séduisant, athlétique et svelte à la fois, pas de muscles saillants bien visibles sous les chemises comme les américains. Souvent quand une réunion traînait en longueur, j’avoue que ma libido me jouait des tours et que je fantasmais sur l’un ou l’autre spécimen en présence, mais c’était à chaque fois suffisamment bref pour ne pas attirer les soupçons. Quand un interlocuteur, me parlais en allemand, je me servais de mes notions pour répondre que bien vite je pourrais leur répondre dans leur langue mais qu’en attendant, il faudrait qu’il se contente des trois autres langues que je pratiquais régulièrement. Ma mère à chaque fois souriait, je pense qu’elle savait la partie gagnée pour elle. Avant le repas que je prenais chaque soir en sa compagnie, notre périple prenant des allures de résidence, je partais faire un petit footing en plein air. Derrière la propriété dans un parc publique, entouré d’une zone résidentielle. Je m’aventurais chaque soir un peu plus loin dans ce paisible quartier et c’est dans celui-ci que les évènements prennent une tournure que vous allez préférer chers lecteurs, le décor étant maintenant bien mis en place. Comme ma mère me l’avait prédit, je n’avais pas eu d’embarras dus à ma célébrité en Allemagne, il sembla même que mon personnage public disparaissait au fur et à mesure des jours. Dans ce quartier huppé, les gens se saluent toujours quand ils se croisent, bien qu’ils poursuivent leurs routes sans même s’arrêter. Je m’étais vite fait à cette tradition et envoyais à tout va des « Guten tag » totalement impersonnels durant mes footings. Lors d’une de mes escapades sportives, j’aperçu ce que je pensais être un jardinier, tailler des haies, au sommet d’un escabeau juste vêtu d’un short un peu trop court pour le jardinage. Alors que je passais sous son nez quelques peu essoufflé, le « guten tag » traditionnel était transformé en un « goeiedag ». Soit un bonjour flamand, ma langue natale, surpris, j’ai poursuivi mon cross sans rien répondre, en me retournant un peu trop dans la direction de ce parfait inconnu. Le mètre nonante, la trentaine affirmée, une parfaite condition physique, un mauvais goût pour les vêtements de jardinage, un menton carré, les cheveux ébouriffés châtains foncés, des yeux verts pénétrant. Le dimanche se terminait pour moi, le lendemain, une longue journée s’annonçait pour moi. En compagnie de ma mère, nous allions devoir donner notre assentiment sur la nouvelle collection, la campagne pub, discuter salaires, chaînes de distributions… Un marathon éreintant, un double test, celui que m’imposerait les collaborateurs de mon père, et pour moi un baptême de l’air, qui serait décisif sur les tournures que prendraient les évènements. Le travail nous avait été mâché, j’avais d’emblée été séduit par les différents speechs proposés par nos cadres. J’avais juste du choisir entre différentes campagnes publicitaires, entre différents catalogues, le tout se faisait au feeling, ma mère me laissait faire, je ne saurais dire si elle était d’accord ou non, son visage était celui que je lui connaissais le plus, complètement hermétique. Le soir, juste avant de dîner, j’allais faire mon petit footing habituel dans les bois. Dans une pente, je me fis dépasser, le sourire en coin du jogger qui venait de me dépasser me piqua au vif, s’il voulait du défi, il serait servi, j’accélérai la cadence, le dépassai à mon tour assez facilement et lui rendi son ironie en haussant des épaules au moment ou je le doublais. Instinctivement, il accéléra la cadence, j’entendais derrière moi ses efforts pour me rattraper, dés que je suspectais un rapprochement j’accélérais. Il parvint cependant à mon hauteur, je ne sais combien de temps dura cette course, mais elle fut intensive, j’étais en sueur, il en allait de même pour mon adversaire. Mais ni l’un ni l’autre n’avions envie de perdre, le destin joua en ma faveur, son lacet se défit, et il admit sa défaite, mais assez ironiquement pour que je m’arrête aussi.

-Foutu godasse, mais je capitule quand même, vous êtes au moins plus fort que moi à la course pas comme pour le reste.

-Je crois vous reconnaître ?

-Herbert Klaus, un de vos directeurs marketing.

-Nee, je bent de « goeiedag ».

-Oui je le suis aussi, mais je ne parle pas le flamand.

-Je ne me présente donc pas, puisque vous me connaissez, mais dites-moi en quoi êtes-vous plus fort que moi, vous voulez piquer un sprint pour voir si je ne vous met pas la pâtée une seconde fois.

 -Sportivement, vous avez plus d’entraînement dans les jambes que moi, c’est clair. Je parlais plutôt business. Vous n’avez pas fait les bons choix aujourd’hui, je trouve.

-Je vous écoute !

-Si je vous dis, ce que je pense, je serais viré.

-A la première faute ! Je rigole, donnez moi votre avis, ça me changera.

-Je pense que vous n’avez pas compris votre firme, que vous êtes à côté de la plaque tout simplement.

-Parce que vous, bien entendu vous la connaissez mieux que moi.

-Vous en seriez surpris !

-Je suppose que je n’ai pas choisi votre campagne pub ce matin ?

-Elle ne vous a de toute façon même pas été présentée.

-On reprend notre course ?

-Je suis mort, et demain matin, je dois me lever tôt. Par contre demain si ça vous dit de mordre la poussière rendez-vous à la croix au centre du bois à 17h !

-A demain monsieur Klaus. Et n’espérez pas gagner…

 

Par flav1982.over-blog.com - Publié dans : Le temps des affaires - Communauté : Roman gay Rose
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Jeudi 16 septembre 4 16 /09 /Sep 23:24

Le temps des affaires (1ère partie)

 

Rappel : Flav apprend le décès de son père, un homme avec qui il n’a jamais entretenu beaucoup de contacts, il en va d’ailleurs de même avec sa mère. Ses parents sont des gens du beau monde, de ceux que péjorativement l’on dit nés avec une cuillère en argent dans la bouche. Francis est toujours présent dans la vie de Flav, mais il y a beaucoup plus de bas que de haut dans leur relation.

 

 

Une fois le moment de surprise passé, la conscientisation de ma position, sur les bons conseils de Kate, je contacte Francis et lui demande son aide, je tombe malheureusement sur sa boîte vocale. En quelques minutes, je lui explique la situation, ce que Kate me conseille de faire, je lui demande son avis, j’hésite à finir mon message par un « je t’embrasse », je le murmure quand même, la gorge quelque peu nouée. Le lendemain, alors que je suis chez ma mère en Belgique, occupé à rassembler une foule de papiers, je reçois à mon tour un message sur ma boîte vocale, mais grand moment de solitude, il s’agit d’un message de sa secrétaire me donnant une heure de rendez-vous à son bureau de Bruxelles. Bien entendu, je ne confirme rien, j’admets aussi que sur le coup, je décidais de me passer de ses services, manquerait plus qu’il me les facture en plus ! De plus, je n’arrive pas à partager le chagrin de ma mère, nous n’avons jamais réellement été une famille, mes parents se retrouvaient épisodiquement partageant le plus clair de leurs temps dans leurs pays natals respectifs. Mais ils sembleraient que leur mariage de raison se soit tout de même muter en quelque chose de fort, d’entente cordiale, voir par moment peut-être d’amour, allez savoir. Je trouvais ma mère fort démunie, elle se posait une foule de questions, auxquelles elle cherchait en moi des réponses que j’étais bien incapable de lui fournir. Notre visite chez son notaire confirma mes impressions, mon père gérait en fait tout, afin que son épouse puisse assurer son train de vie, elle disposait chaque mois d’une certaine somme, des dividendes issus de son héritage familial propre. J’assurais donc ma mère qu’il en serait toujours ainsi tant qu’elle vivrait, car elle ne semblait pas vouloir comprendre ce que le notaire racontait. Un trait de coquetterie désuet qui ne m’étonna même pas venant de sa part, issue d’une vieille famille flamande, la femme en apparence fait semblant de ne rien savoir, même si elle fomente tout de son boudoir. Je reçus chez le notaire de ma mère des dossiers provenant du notaire de mon père, tous en allemand, puisque mon père était le descendant de magna de la chaussure allemande. Alors que nous étions en voiture je m’en inquiétais oralement. Ma mère me surprit en me prenant les dossiers des mains et à me les traduire simultanément. Devant mon incrédulité, elle se contenta d’affirmer que les bonnes sœurs en fin de compte ça avait du bon…

-Je ne vous imagine pas studieuse.

-Et moi je ne t’imagine pas homme d’affaires.

-Moi non plus !

-En fait acteur, homme d’affaires, c’est du pareil au même.

-Qu’en savez-vous ?

-Ton père me disait tout, je savais tout ce qu’il préparait, excepté me concernant. Chaque mois, je recevais de l’argent, je ne pensais pas que les parts que j’ai encore de la société familiale puissent me rapporter autant. Je vois tes oncles comme tous des incapables, sans doute se sont-ils bien entourés en fin de compte...

-Vous parlez de vos frères maman.

-Baliverne, cessons l’hypocrisie entre nous. D’ailleurs c’est moi qui ai dit à ton père de te dire qu’il te déshériterait si tu ne te montrais pas plus intéressé aux affaires. Mauvaise idée, car nous en connaissons le résultat.

-Vous pensiez sans doute bien faire… Dis-je fort ironiquement !

-Certes, il est temps que je te dise quelques petites vérités. J’aimais ton père. Et je puis affirmer qu’il en allait de même pour lui à mon égard. Nos parents avaient décidés de nous marier, j’étais jeune et je ne voulais pas d’un mari imposé par mes parents. D’autant que je le savais de part un de mes aimables frères, on allait me vendre aux rois de la chaussure allemande afin de sauver ce qui restait de nos fabriques. Je devais me rendre pour se faire chez mon amie Gaby en Bavière pour la St Sylvestre, et on devait me coller tout au long du repas mon futur époux. Je mis mon amie dans la confidence, et en alliée elle intervertit ma place à tables avec celle de la grosse fille d’un brasseur flamand dont j’ai oublié le nom. Si mes parents n’étaient pas là, mon chaperon n’était autre qu’un de mes frères qui me sermonna tellement avant la réception que je m’enfuis dans les jardins, décidée à ne pas me rendre à table. J’étais en larmes, crois moi, assise sur un banc ou au bord d’une fontaine, je ne sais même plus. Ton père me trouva dans le parc et me demanda en gentleman qu’il était, s’il pouvait faire quelque chose pour moi. Je lui répondis que je vivais la pire des soirées de ma vie. Il me sourit, et me répondit que ça ne pouvait pas être pire que lui. Je lui dis, dites toujours pour voir monsieur. Il me conduisit jusqu’à une fenêtre ou se donnait le nouvel an, me montra la fille du brasseur en me disant que ses parents avaient choisit pour lui la plus laide et la plus grosse des mal fagotée de Belgique.

-C’est digne d’un roman à la Jane Austen !

-Ne te moque pas.

-Du tout, je ne savais rien de cette histoire, elle est même romantique, trait dont je vous pensais tout deux dépourvu.

-Il y a beaucoup de choses que tu ne sais pas.

-Vous vous êtes donc rencontré dans un traquenard?

-Dés le premier instant… Je crois qu’elle comptait me dire qu’il s’était aimé, mais sa pudeur l’empêcha de terminer sa phrase.

-Pourquoi cette vie de voyages et de séparations?

-Pour son poste de diplomate allemand d’abord, je l’ai toujours suivi. Ensuite, surtout car nous ne voulions pas contenter nos parents, aussi leurs avons-nous toujours fait croire qu’ils avaient perdus en nous imposant un mariage. Quand ils sont mort, il ne nous est jamais venu à l’esprit de changer quoi que se soit à notre mode de vie car nous aimions ça, nous téléphoner chaque jour, nous retrouver de semaine en semaine.

-Et bien, pour une surprise !

-La seconde, c’est que je sais tous les termes du testament de ton père. Il y a dedans une close spéciale, interdiction de vendre la fabrique Birken, celles qui sont issues des différentes fusions et acquisitions à la limite, si tu veux t’en défaire.

-Je ne vous suis pas maman ?

-J’ai un droit de veto sur ce que tu comptes faire des usines de ton père, six générations qu’ils se battent pour transmettre quelques choses et faire vivre toute une ville, tu penses si ça compte ! Ca comptait pour ton père, je me suis engagée tant que je vivrai à ce que tout ne disparaisse pas ou soit délocalisé en Chine ou chez ses moscovites à l’Est.

-Et bien, et bien, dans ce cas, prenez les reines.

-Pas question, tu vas te farcir une petite semaine ta mère pour un voyage en Allemagne et ensuite nous aviserons. Tu me dois bien ça. Car je suis tout de même ta mère !

Ma mère me mit au diapason de ses connaissances, elle me parla longuement de mon père, un homme dont je découvrais un tas de choses mais un peu trop tard. Sur le chemin du retour, nous sommes passés par le sablon, devant la boutique de Gina, j’ai eu un petit coup de blues, et un de ces coups de poignard au cœur que seul l’amour peut vous causer. Francis en charmante compagnie y sortant bras dessus-dessous en charmante compagnie. J’ai passé la journée avec ma mère jusque 16h, j’ai pris congé et ai donné rendez-vous à Gina dans un de ses bars du moment dans les Galerie St Hubert.

-Ma bello, que tu es toujours aussi bello !

-Pas autant que toi !

-Je sais, je sais…

-Que fais-tu en Belgique ?

-Mon père est décédé.

-Je suis confuse et navrée, je ne savais pas.

-Ce n’est rien, mais je ne vais pas y aller par quatre chemins.

-Quel air grave Flavio !

-Figure toi que je me suis rendu à ta boutique aujourd’hui.

-Mais on ne m’a rien dit, et j’y étais toute la journée, bizarre.

-Tu vas donc savoir me dire qui était ce mec avec Francis, raison qui a fait que je ne suis pas rentré te voir.

-Je me suis piégée toute seule, en même temps, il n’est pas discret, je ne sais pas son nom, et je ne les ai pas servis. J’ai bien embrassé Francis mais bon…

-Ne t’inquiète pas, je reste un de tes clients malgré tout.

-Ce que je sais, c’est qu’il travaille sans doute pour lui.

Nous y étions à nouveau, j’avais du rassurer Gina que je viendrai encore régulièrement dans ses boutiques pour qu’elle m’en dise un minimum, j’avais la certitude qu’il se payait encore du bon temps ailleurs. J’étais vraiment furieux. J’avais mis en rappel dans mon mobile, le rendez-vous concéder par sa secrétaire. Je laissai en plan Gina et m’y rendis. Sans doute une très mauvaise idée que de me rendre à ce rendez-vous, mais le cœur a ses raisons que la raison n’a pas. Connaissant bien les locaux, je me rends d’un pas certain vers son bureau, pas de secrétaire, je rentre avec la ferme intention de lui faire un mini scandale. Mais il n’est bien entendu pas seul, pas de position ou de geste explicite, deux hommes parlant business, mais qui ont fait les boutiques ensemble dans la matinée.

-Je me suis permis d’entrer, car il n’y avait pas de secrétaire et puis nous avions rendez-vous.

-En effet, c’est justement Julien ici présent qui s’occupe de ton dossier.

-Ha !? Bien, dans ce cas commençons.

Je m’installe sans plus de cérémonies à leur table, et écoute ce brave Julien me dire que telle usine ne génère plus de bénéfices, qu’une autre est complètement en faillite d’après les bilans, etcetera. Qu’il faut vendre ou fermer car jamais il n’y aura d’autre acquéreur. J’écoute et ne dis rien, je mémorise juste les sites qui rapportent, je peux voir que Francis semble satisfait de son poulain, mais je ne laisse rien paraître. Quand viennent à moi des papiers que je n’ai plus qu’à signer afin de me décharger d’un tas de poids qui gêneraient ma carrière. Je reprends les mots du fameux Julien, je ne peux masquer mon sourire, Francis s’en aperçoit, il sait qu’il a perdu la partie. S’il voulait évaluer des talents de séduction de son apprenti, je pense qu’il s’était vraiment trompé de cobaye.  A peine les 25 ans, juste sorti d’Harvard, la crinière à la David Charvet, il aurait du se douter que la crème ne prendrait pas, je ne peux pas dire pour ne pas l’avoir vu nu, mais j’imaginais bien son torse imberbe de faux minet irrité de crème épilatoire. Je regarde ses papiers qui arrivent à moi, et le stylo Mont Blanc préalablement ouvert par ses soins. Je capuchonne ce  feutre de luxe, le place dans ma poche de chemise, et me surprends moi-même.

-Si c’est là, tout ce que vous avez à me proposer, nous ne devons pas disposer des mêmes sources et données sur tous ses sites. Ce travail a soit été bâclé, soit on se paye ma tête ici. 

Je ne leur laisse pas le temps de la réplique, me lève et m’en vais le plus calmement du monde, un Mont Blanc en poche. Francis me demande de l’attendre, je ne l’attends bien entendu pas, il me rattrape à même l’ascenseur, les quelques pingouins qui s’y trouvent en sortent sur sa demande et il tente un dialogue.

-Il ne faut pas lui en vouloir, il a juste mis en application tout ce que je lui enseigne. Je ne t’aurai pas laissé signer, tu le sais bien.

-Je n’en suis pas certain vois-tu, et ça veut tout dire. D’ailleurs ça m’est égal, je souhaite juste que l’élève rattrape le maître et le mange tout cru. Bien que nous savoins tout deux que c’est déjà fait.

-Tu me surprendras toujours. Même si tu avais signé, on aurait détruit le document.

-C’est ça marre toi, bête type ! (Première expression empruntée à ma mère)

-On dîne ce soir ?

-Je ne vais pas faire ça à Julien, il ne se fera plus jamais aussi bien sauter que ce soir que quand tu penseras à moi et redoublera d’ardeur.

-Tu te trompes…

-Mais oui, il n’y a que moi qui compte, bla bla bla, je ne veux plus t’entendre là…

Et alors qu’il s’avisait à me bloquer le passage lors de l’ouverture des portes, je le pousse et ne me soucie pas des va et vient dans le hall, je lui hurle à la figure que s’il m’empêche de passer, je porte plainte sur le champs pour séquestration et  tentative de détournements d’argent en lui agitant les documents de son amant sous les yeux que j’ai pris soin d’emporter tout de même. Afin d’éviter un scandale qui déjà fait écho dans quelques oreilles, il me laisse en paix. Je monte dans la voiture de ma mère griffonne les noms des sites rapportant le plus d’après eux et je rentre dans la propriété des Biamonds, ma mère m’y attend assise à la table de travail qu’occupait autrefois ma grand-mère.

-Que t’as dit Francis ?

-Rien, pourquoi cette question ?

-Ne fais pas cet air étonné, je me doute que tu viens de là.

-Oui mais il ne m’a rien dit, un de ses sous fifres à tenté de me piéger.

Je ne puis l’affirmer, mais à ce moment j’ai cru voir une lueur s’allumer à nouveau dans les yeux de ma mère.

-Et que t’ont-ils dit ?

-Tout est à vendre quasiment ou à fermer excepté quelques manufactures rapportant toujours gros.

-D’après eux qu’est ce qui doit être fermé ?

-Le site de Wiesbaden.

-Ton père venait de l’acquérir.

-D’après eux, la société serait en déficit.

-Elle l’est, sur papier du moins, et uniquement pour le moment, ce site a un stock conséquent qui n’attend qu’à être réparti dans nos différents points de ventes.

-Le site de Frankfort aussi, il voulait le fermer.

-Il ne rapporte plus des masses, mais n’est pas en perte, si le site ne dégage plus de gros profits, il véhicule une certaine image de marque, gage de qualité qui nous permet d’écouler nos autres productions partout dans la vieille Europe.

-Vous m’épatez maman.

-Tu devrais aller te reposer, demain matin nous partons pour notre petit périple. Je voudrais te montrer là ou j’ai rencontré ton père avant d’aller voir le notaire de ton père et de recevoir les sollicitudes des gens de sa maison en Allemagne.

Je me retirais sur son conseil, mais j’allumais plutôt mon computer, chose que je n’avais plus fais depuis fort longtemps, je surfais un peu sur les sites me concernant, je lisais en ligne les derniers potins en vogue dans la presse dites « people ». J’entendis alors dans l’allée le bruit du moteur d’une moto et les graviers qui crissaient sous les pneus. Intérieurement, je me dis, non quand même pas Francis. Puis qui d’autre sinon lui si tard et sans invitation chez ma mère ! Je me précipitais donc à l’extérieur, pour lui faire face.

-Tu en as un de ses culots.

-Je suis juste venu te dire que tu t’es fais un film, qu’il n’y a que toi qui compte, que je me doute que tu dois gérer pas mal de paperasses avec ta mère. Mais que ta place t’attend à la maison.

Au risque de lasser le lecteur, dés qu’il prononça le mot maison, c’est à celle de L que je pensais. Ensuite je le trouvais fort gonflé de se pointer en prétendant m’être fidèle puisque j’étais tombé sur son dos en quelques sortes à la boutique de Gina et ensuite à son bureau où jamais il ne tenait de réunion de travail, je me souvins qu’il me l’avait dit.

-Le message m’a été transmis, maintenant si tu veux bien me laisser. J’ai une longue semaine qui m’attend.

Je le quittais sans plus de cérémonies, dans ma chambre mon pc resté allumé, je décidais de chatter pour me changer les idées, je retournai sur les chats de mon adolescence et me pris au jeu de la drague virtuelle. Beaucoup de demande pour des rendez-vous galants à la sauvette, ou encore pour des vidéos conférences explicite ! Je me rendis vite compte que seul comptaient les échanges d’exhibition d’attribut. Ayant surtout peur de trouver une sextape de ma personne sur la toile si j’étais reconnu, je déclinais toutes ses demandes. Jusqu’à ce qu’un mec d’une quarantaine d’année, que nous qualifierons de légèrement exhibitionniste me proposa de se montrer à moi sans contrepartie. Curiosité quand tu nous tiens, j’acceptai l’offre. Je m’attendais à tout sauf à ça. Je m’imaginais un rondouillard, en slip kangourou. Ce fut plutôt un beau mâle en jeans, aux pectoraux bien musclés.

-Demande moi ce que tu veux.

-Ben je sais pas, fait moi voir de plus près ses bras. Waf, ça c’est du muscle.

-C’est que je suis bûcheron.  

-Ca existe encore ça comme métier ?

-Oué. Demande moi.

-Ben vire ce jeans que je puisse voir le reste.

Je pensais qu’il allait couper court à la conversation, mais non il l’enleva.

-Alors tu aimes ?

-C’est plus fun qu’un magazine porno.

-Que veux tu que je fasse, je suis très exhib !

-Ben fait voir ça donne quoi au garde à vous.

-A tes ordres et dis-moi tu te branles aussi ?

-Je répondis que oui, bien que ce fut faux.

-Il en fut satisfait et me dit à nouveau : « demande moi plus ».

-Je voudrais bien voir le côté pile.

Là je bandais direct, de voir ce beau cul de mec rebondit, musclé, la situation m’excitait, il prit les commandes et me nota des trucs bien salaces style : « Regarde mon doigt, c’est comme si ta queue me titillait la rondelle, tu la vois bien là m’ouvrir... »

-Je répondais juste des « oui » hypnotiques !

-Il se montrait sous toutes les coutures, et son petit show me fit vite venir, je le lui dis et à son tour il lâcha la sauce. Il remit son jeans, voulu continuer le dialogue, moi j’étais vraiment déstabiliser. Je me demandais si j’avais trompé Francis me masturbant tout en matant un autre mec. Il me dit que se qu’on ne savait pas, ne faisait pas de mal. Je me confiais un peu à ce parfait inconnu. J’avais pris mon pied, c’était au fond tout ce qui lui importait. Je me demandais moi si j’étais rentré dans le cycle du "œil pour œil, dent pour dent" ? Si je l’avais vraiment trompé ? Le débat est ouvert !

 

Par flav1982.over-blog.com - Publié dans : Le temps des affaires - Communauté : Roman gay Rose
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