Flashback sur ma vie: Francis

Lundi 31 mai 1 31 /05 /Mai 21:13

2. Premier conflit

Le lendemain matin, je l’entendis se lever mais je feins de dormir, allez savoir pourquoi! Sans doute je ne voulais pas qu’il me renvoie chez moi... Il se doucha, sortit de la chambre un moment, y revint quelques minutes plus tard. J’entendis qu’il déposait des papiers sur la table de nuit et il s’éclipsa.

J’attendis un bon quart d’heure avant de me lever. Une fois debout, je vis son mot: «Fais comme chez toi, demande à Guy ce que tu veux, j’ai pas mal de boulot à abattre aujourd’hui». Je pris une douche, très déçu de ce billet. Je me décidais à rentrer chez moi, prendre mes cours et filer à l’unif.

Avant de quitter la pièce, je voulus relire par acquis de conscience son billet. Je le jetai par terre et vit un feuillet sur la tablette. Il s’agissait des résultats d’une prise de sang récente de quinze jours. Je fus rassuré sur ce point sorti pourtant de mon esprit mais je décidais de faire une prise de sang de contrôle le jour même. Je sortis du manoir que j’aperçus pour la première fois dans son entierté, sans croiser personne, c’était sans doute mieux ainsi.

Deux jours se passèrent et toutes mes pensées virevoltaient vers lui. J’étais aux Marolles et reconnus à un étale parmi toutes des boîtes à médicament, un protège missel miniature. Je l’achetai, y cherchai un poinçon mais n’en trouvai pas. Trouvant mon cadeau un peu médiocre à côté d’une telle collection, j’allais à l’Inno lui acheté un caleçon tendance, une petite allusion à mes propos tenus en sa compagnie qui ne serait pas sans le faire sourire. Et puis un caleçon, c’est intime et explicite. J’emballais la miniature et portai mes deux paquets à son manoir. J’arrivais devant l’imposante porte, mon cœur battait la chamade, mes présent étant juste une excuse pour le revoir. Guy vint m’ouvrir, j’en fus déçu car je m’étais imaginé qu’il viendrait m’ouvrir.

— Bonjour Guy, j’ai ses deux petits présents pour Francis, pardon, je voulais dire monsieur Francis.

— Monsieur n’est pas là, je suis navré.

— Oh, et bien vous les lui remettrez, n’est-ce pas?

— Vous pouvez compter sur moi.

— Au revoir Guy.

— Au revoir jeune homme.

— Appel moi Flav, on se croise souvent après tout.

C’était vrai du reste, souvent dans le centre, je le croisais quand il faisait ses emplettes. Pas spécialement beau mec mais repérable et connu de tous par son smoking de majordome  queue de pie qu’il porte en tous temps.

— Un message Flav?

— Non pas la peine.

Quelques jours plus tard, j’entendis que l’on m’appelait dans la maison, la propriétaire, ce n’était pas très normal. Je descendis, elle me dit que quelqu’un avait un billet pour moi. Très discrète, elle s’éclipsa et je trouvai Guy dans le hall d’entrée.

— Bonjour Flavien. Je dois faire vite car nous partons quatre jours en Italie. Je n’ai pas encore su donner vos présents à monsieur, je dois le rejoindre à l’aéroport. Veux-tu lui glisser un mot avec les présents?

Je courrais dans ma chambre sans même dire un mot à Guy, et revint aussi vite lui tendre ce papier que j’avais écrit le jour où j’avais porté les paquets sans trouver le courage de retourner au manoir. Je disais à peu de choses près que je n’étais pas prêt d’oublier ces moments que nous avions partagés, que j’avais par hasard trouvé cette petite pièce pour sa collection, sans doute en métal quelconque, et que pour compenser les frais que j’avais occasionné chez lui, je lui proposais un model autre que les slips kangourous et je le remerciai encore de son secours.

— Dites lui d’ouvrir le petit paquet d’abord et d’ensuite lire mon mot.

— Je n’y manquerai pas. Au revoir.

Il me tendit sa main que je serrais, le sourire retrouvé. Il n’avait donc pas reçu mes présents, mais habitué à un tel luxe est ce que mes attentions pouvaient l’atteindre ou lui faire un quelconque plaisir, habitué à un tel train de vie, sans doute que non, et c’est donc sagement, prudemment pour mon bien être personnel que je décidai de tourner la page. Mais je reçus quatre jours plus tard une lettre qui me rendit fou de chagrin:

 
Flavien,
 
Merci pour tes cadeaux, je fus d’abord surpris d’en connaître leur auteur
par Guy puisque tu avais fuis le navire sans demander ton reste. Je fus
d’ailleurs très déçu de ne pas te retrouver à mon retour. 
 
Il s’agit bien d’un protège missel, sans doute date-t-il du siècle dernier
et a été réalisé pour un enfant. J’y ai moi trouvé un poinçon, à l’intérieur
du boîtier à la loupe, le nez de la petite tête de mort à la base du Christ
en croix n’est autre que ce poinçon que tu as cherché en vain. Tu as fais là
une très bonne affaire et j’aimerais connaître tes bonnes adresses! Te voilà
amplement dédommagé, si ce point te tracassait encore.
 
Quel ne fut pas le regard des hommes d’affaires qui m’entouraient, quand
j’ouvris ton second présent. Tous rougissaient et je ne pus qu’éclater de
rire. Ils sont si vite choqués que c’en est attristant. Si ils savaient les
galipettes auxquelles nous nous sommes adonnés, ils en tomberaient de leurs
sièges. Rien que le souvenir de nos ébats me met l’entrejambe dans tous ses
états. 
 
Au fait, as-tu trouvé mes analyses de sang, tu avais l’air tellement inquiet?
Je suppose que tu auras de ton côté été te rassurer, comme moi-même je l’ai
fait. J’ai apprécié ta compagnie à plus d’un titre et en garde un profond
souvenir, que j’espère renouveler.
 
Merci pour tes cadeaux, ils m’ont fort touché.
 
Francis
 

  Je décidai de ne plus le revoir, j’étais très attristé de cette lettre, il ne se souvenait que de nos parties de jambes en l’air et je n’étais autre chose qu’un bon jouet sexuel. Je n’étais pas le premier à m’être emballé pour rien et me prendre enfin un bonne claque, comme j’aimais à en balancer à tous vents. Même si il m’en coûtait, je ne remontais plus jamais le chemin par le trottoir jouxtant la propriété et fixais l’horizon bien devant moi, les larmes me montant souvent aux yeux pour rien quand je passais devant chez lui. J’avais été faire un test de dépistage, tout allait bien de ce côté-là; par contre pour ce qui était du cœur... J’étais fous de lui, d’amour je ne dirais pas, mais obnubilé par lui plus que de raison certainement.

Un mois passa. Je fus appelé par la propriétaire qui me prévint que le même monsieur que l’autre fois était de retour. Que me voulait bien Guy?

— Bonjour Flavien. Tu vas bien?

— Flav, tu sais bien, cest tellement moche Flavien, je vais bien merci et toi?

— Bien. Tu ne me demandes pas comment va Francis.

— Que veux-tu que ça me fasse?

— Je voulais en avoir le cœur net. Nous, gens de maison, nous devinons vite les choses.

— Je ne vois pas où tu veux en venir.

— Je sais bien que si, ne fais pas le blasé. Sache que je vais déroger à la règle et risque ma place en te disant ceci. Depuis que nous sommes rentrés d’Italie, je pense que Monsieur t’attendait. Les premiers jours, il était impatient comme un gosse, puis jour après jour, il s’est enfermé dans un certain mutisme et est devenu agressif pour un rien, pestant et fulminant contre tous.

— Tu es un drôle de numéro Guy!

— Je sais mais j’aime bien monsieur, pas du même amour que toi je te rassure, ma famille lui doit beaucoup.

— Je n’ai pas besoin d’être rassuré, je…

— Ne dis rien que tu puisses regretter, si tu veux un mobile pour revenir au manoir, viens rechercher tes habits, sonne deux fois, je traînerai pour qu’il ait une raison de fulminer et de venir vers la porte. C’est si rare que la sonnette retentisse deux fois que ça l’attirera immanquablement. À tout à l’heure.

Il partit, persuadé que je viendrais et rentrerais dans sa combine. Je mis une petite heure tout de même à me décider.

Je sonnais comme convenu et entendis les premières notes de la Traviata. Et j’attendis quelques minutes. Je poussais à nouveau le bouton de la sonnette, j’entendis des pas arriver à la porte et une voix qui s’égosillait quand la porte s’ouvrit: «On doit même aller ouvrir la porte soi-même maintenant!» C’était Guy, qui directement me fit un clin d’oeil.

— Monsieur, monsieur Flavien à la porte.

— Et bien faites le vite entrer.

Il vint à moi, me serra chaleureusement la main, me dit de le suivre et renvoya Guy en lui disant de ramener le paquet. Je vis le rez-de-chaussée pour la première fois, tout était de style Louis-Philippe dans le mobilier, et tout l’arrière de la baptise était ouverte au soleil par des arcades vitrées.

— Il est rare de voir une vieille baptiste autant ouverte au jour.

— Ces arcades sont le résultat d’une de mes folies, la maison était trop sombre à mon goût, d’où ces baies vitrées. Mais ne parlons pas architecture. Comment vas-tu?

— Vous ne me vouvoyez plus.

— J’ai tellement pensé à toi que tu m’es devenu familier. Pas toujours en bien ces derniers temps car je me demandais pourquoi tu n’arrivais pas. Mais c’est oublié maintenant que tu es là.

— C’est une sorte de déclaration?

— En quelques… Ha Guy, vous voilà, merci, mais où allez-vous, vous m’avez aidé à choisir, restez. Nous verrons bien ce qu’il préfère.

J’étais très intrigué, les paquets portaient deux lettres bien connues D & G, de la marque qu’était le slip que j’avais moi-même offert.

— Et bien quel accueil!

— En passant par hasard devant une boutique à Rome, j’ai reconnu sur une vitrine la marque de ton présent et je n’arrivais pas à me décider sur deux choix, quand j’ai demandé son avis à Guy, il a dit que vu ton style… Comment avez-vous dit Guy, je ne reviens plus sur le mot?

— Je crois avoir dit «fashion».

— C’est cela, que comme tu étais fashion, tu préférais un autre article de la même boutique. Il sortit des sacs une chemise orange avec des broderies bleu ciel et blanche, un petit bijou. Il l’étala sur une chaise, sortit alors un t-shirt noir avec un motif imprimé sur le devant à droite un D, que reliait sur le côté un & au G dans le dos. Il fit de même qu’avec la chemise et extrait des sacs alors une blouse blanche longue manche avec ici et là des bouts de tissus simulant des reprisages. Les trois étaient superbe et du dernier cri. Il reprit sur le même ton enjoué.

— Alors, laquelle des trois pièces préfères-tu?

— Je n’ai envie de me mettre personne à dos.

— N’ayez crainte monsieur, je suis au dessus de tout ça et suis certain de moi.

— Si, dis nous se que tu préfères que je puisse lui clouer le bec.

— Je ne sais lequel choisir.

— Elles sont toutes les trois pour toi de toutes façons, mais à choisir tu prendrais quoi?

— La chemise, elle est vachement class.

— Je vous l’avais bien dit monsieur.

Et Guy quitta la pièce, rembruni et ragaillardi par sa double victoire.

— Mince, j’étais sûr que vu ton âge, tu préférais le t-shirt pour sortir.

— La chemise c’est un indémodable et ça fera toujours bien habillé.

— Enfin soit, ce n’est pas tout. La vendeuse a renchéri sur le choix de Guy en disant que c’est ce qui marchait le mieux en ce moment et que cette chemise se vendait souvent de paire, avec un jeans; j’ai choisi celui-ci.

— Trop top, ça j’adore, les initiales sur les fesses brodés en orange, des griffes d’usure à droite à gauche… Il est géant! Pourquoi ces cadeaux?

— J’avais envie de te faire plaisir et puis j’étais tellement content de tes cadeaux, jamais on ne m’avait fait de cadeaux plus personnalisés. En quelques heures, j’ai l’impression que tu m’as mieux compris que certains de mes proches. Voilà que je t’embête avec des phrases à dormir debout.

— Ça t’a plus alors?

— J’ai nettoyé dès mon retour ta trouvaille, regarde ça comme elle blinque à présent.

— En effet, ce n’est plus la boîte noire à médicament que j’ai achetée.

— Ne la touche pas, les produits agissent encore.

— Ok chef!

Et il enchaîna tout de suite sur un ton plus doux:

— Et toi, ça te plaît?

Il me saisis le menton, me caressa la joue et je fus autant surpris que ravi de cette caresse. Je reculai et me dirigeai vers les vêtements.

— Évidement que j’adore, je n’ai pas beaucoup de vêtement de cette marque en plus. Et c’est trop, vraiment, je ne crois pas que je dois accepter.

— Si il le faut, dit-il presque en boudant entre ses dents.

Puis il reprit sur un ton plus enjoué:

— J’étais vraiment sincère quand j’ai dit que je n’ai fait que penser à toi, je ne peux pas parler d’amour, se serait inopportun et trop rapide sans doute, quoique, peut-être il s’agit d’un coup de foudre. Je ne sais pas si pour toi il en va de même mais toutes mes pensées n’ont été que pour toi tout ce mois. Je crois que j’en étais devenu maussade. Pourquoi souris-tu?

— Pour rien… Et maintenant, c’est une déclaration?

— Tu, tu…

Et il s’élança sur moi collant ses lèvres aux miennes, chercha ma langue, déversant un peu de salive fraîche dans ma bouche que j’avalais en me régalant car tout se qui provenait de lui me rendait fou sur le coup. Guy nous surprit dans un échange de pelle passionné, bredouilla une excuse. Mais Francis, tout en maintenant son étreinte, se tourna vers lui:

— Ta chemise m’a sans doute fait gagné la partie.

Je frappais son épaule et le traitai d’idiot. Il rigola et regarda le plateau qu’apportait Guy.

— Amène nous, une bouteille de champagne plutôt que ces apéritifs.

— Bien monsieur.

— C’est un grand jour?

— Évidement! Mais pourquoi m’as-tu traité d’idiot.

— J’ai failli oublié, je n’ai pas besoin de tes cadeaux, je ne suis pas une poule de luxe que l’on comble de cadeaux, je ne…

Il rigola à nouveaux, m’embrassa, resserrant encore plus fort son étreinte.

— Mais tu en pinces pour moi dirait-on?

— Je crois que c’est le mot oui!

Il me lâcha et bondit dans la pièce comme un gamin, Guy qui revenait avec son plateau sans son expérience aurait pu laisser choir tout le contenu de celui-ci quand il le fit tournoyer avec lui.

— Retourne avec cette bouteille en cuisine, Anna sera trop contente de la ramener chez elle. Amène plutôt du rosé, c’est un grand jour que celui-ci, laisse les deux verres, prends-en un pour toi, tu n’es pas innocent à l’affaire.

Guy retourna en cuisine, lui revint à moi, m’embrassa dans le cou et me susurra à l’oreille que je le rendais fou! Il glissa une main sur mes fesses, ce qui eut pour effet de m’émoustiller. Il commença à glisser une main sous ma chemise.

— Voyons, nous avons tout notre temps et vous avez convié Guy à prendre une coupe avec nous.

— Oh, il apportera une coupe comme je lui ai demandé, mais ne voudra pas boire.

— Et bien il faudra l’y contraindre.

— Tu veux faire boire Guy?

— Une coupe pour qu’il fête le retour au calme de Monsieur, ce n’est pas cher payé. Pauvre personnel, on n'a pas idée de passer ses nerfs sur eux…

— Le cochon!

— Le champion! Tu ne le remercieras jamais assez.

— Voilà le champion!

— Plaît-il, monsieur.

— Rien, il est jaloux Guy, sers nous vite ces trois coupes que l’on trinque ensemble. Notamment au retour au calme de Monsieur.

— Oh, vous n’auriez pas dû…

— Sacré Guy!

Et il lui tapa une claque amicale sur l’épaule dont l’amicalité fit sursauter le majordome qui ne renversa pas pour autant une goutte à côté des verres.

— Et avec lui vous trinquez sans broncher!

— Au calme retrouvé Monsieur.

— Guy, au calme retrouvé.

— À votre bonheur Flavien.

— Tu penses qu’il saura y faire?

— Je choisirai moi-même vos cadeaux.

Francis fit une petite moue jalouse, mais suivit vite notre éclat de rire, il fut surtout content que je lui prenne le bras et lui chuchota que j’aimais beaucoup aussi ses blouses. J’arrivai à lire sur son visage comme dans un livre ouvert tant il était expressif. Cette nuit là, il me fit l’amour comme un Dieu, je repris autant mon pied que lors de notre première fois, la différence étant sans doute la douceur qu’il y mettait.   Les jours qui suivirent, j’allais et venais chez lui en fonction de son emploi du temps. Il partait souvent un ou deux jours pour ses affaires, je continuais de suivre mes cours, rentrant au kot quand il n’était pas chez lui. Ses nombreuses allées et venues me permettaient de retourner en province comme si de rien n’était auprès de ma famille qui ne se doutait de rien. Il était toujours aux petits soins pour moi, me rapportant des cadeaux de chacun de ses déplacements, me consacrant tout le temps qu’il pouvait se permettre de me consacrer. Est placée en plein centre de sa vitrine mon petit présent alors qu’il n’a guerre de valeur intrasèque par rapport aux autres objets exposés.

Tout allait bien dans le meilleur des mondes. Jusqu’à cette discussion idiote, où il me demanda quel était mon fantasme récurent. Je lui dis qu’un type de ma faculté, très beau gosse, avait tenu des propos homophobes une fois et que j’aimerais coucher avec lui par n’importe quel moyen afin de le faire longer les mûrs de l’université. C’était plus une réponse en l’air appelant à la leçon que la vérité. Je lui demandais alors son fantasme. Il me dit que ce serait de me faire l’amour dans le parc royal du centre ville en pleine nuit. Je lui dis qu’à cela ne tienne, sors ta moto, tes désirs sont mes désirs.

Il sortit sa moto, me fit mettre une combinaison noire moulante de motard similaire à la sienne qu’il avait fait faire sur mesure. Nous allâmes dans ce parc, nous nous promenâmes un peu et au gré de nos pérégrinations, nous trouvâmes un petit kiosque à l’écart des allées principales. J’y montai, enlevai ma veste que je disposais sur le sol afin d’y mettre ma tête une fois allongé. Il était assez émoustillé et se jeta sur ma braguette, me baissa pantalon et slip avant de me sucer magistralement. Il retira ses gants, me fit sucer son majeur tout en continuant à me sucer. Au bout d’un moment, il glissa ce même majeur sur ma rosette, l’ouvrit d’une phalange et progressa ainsi petit à petit. Il abandonna ma queue pour m’ôter entièrement mon pantalon, me mit en chandelle et cracha sur mon cul déjà un peu distendu par le traitement de son doigt. Il recommença à me doigter un moment avant de remplacer son doigt par sa queue. J’avais envie d’hurler de plaisir même si au début, la position ne m’était pas confortable. Il me dit de serrer des dents son gant afin de ne pas attirer tous les voyeurs du parc, ce que je fis et qui n’était pas à 100% efficace, certains de mes gémissements n’étant qu’à moitié étouffés. Il m’injuria, me traitant de salope, de vide-couilles, de trou à bite… Ça l’excitait autant que moi. Un gars nous matait en se paluchant à quelques mètres du kioske, à sa vue, je jouis.

Ça ne lui plut pas, sa jalousie habituelle dont je m’étais accoutumée pris un autre tournure.

— T’aimes ça en plus qu’on te matte quand tu te fais mettre!

Je ne répondis rien, le gant au travers de la bouche. Et ce silence ne lui plut pas, il ramassa son autre gant et me le fit claquer à plusieurs reprises sur les fesses tout en continuant à me bourrer.

— Allez, dis-le que ça t’excite!

Il claque plus fort encore le gant, je ne pus réprimer un cri de douleur et lâchai celui que je maintenais entre mes dents. Lui qui d’habitude s’arrêtait de me pénétrer quand j’avais joui, se déchaînait dans mes entrailles tel un fauve en rut. Il finit par jouir en continuant ses va-et-vient dans cette position inconfortable dans laquelle il me baisait. Il déversa une quantité impressionnante de foutre, et le cul béant, je sentis couler du sperme entre mes fesses et glisser dans mon dos. Je fis aussi quelques pets gluants de son sperme et ça le fit rire. Je me remis sur mes deux pieds péniblement, me rhabillai et partis au travers du parc, suivi du mateur qui sans doute voulait tenter sa chance. Je me mis à courir au hasard dans ce parc dont je parvins comme saoul à trouver une sortie. J’allais m’élancer au travers des rues de la ville quand il surgit avec sa moto, comme Zorro sur son cheval. Il me lança mon casque que je laissais tomber par terre avant de m’éloigner de lui. Il descendit de sa moto, enleva son casque, me plaqua contre une grille du parc, sécha mes larmes de sa main droite dont il n’avait pas retrouvé le gant.

— J’ai été si violent que ça?

— Pourquoi cette voix doucereuse, tu étais là que je sache…

— Ne me dis pas que tu n’as pas pris aussi ton pied.

Je ne sus pas quoi répondre, oui j’avais aussi aimé être son jouet sexuel, et bien que j’étais pleinement épanoui dans notre sexualité, cette escapade ne manquait pas de piment. Depuis le temps, avais-je encore honte de ma sexualité? Quelque chose m’avait fait mal mais je ne parvenais pas à savoir dire quoi au juste. Je me dirigeais vers la moto, il me suivit et me retendit le casque. Je le pris d’une main.

— Je remonte sur cette moto, mais demain tu t’arranges pour réaliser mon fantasme.

Je voulais lui faire mal, je ne sais pas pourquoi et c’est tout ce que je trouvais à dire. Arrivé chez lui, j’allais dans la salle de bain et pour la seule et unique fois de notre relation, j’en fermai la porte. Je me savonnai comme un damné, évacuais son foutre avec force. Une fois lavé, je me dirigeai tout de même dans son lit, j’échangeais son oreiller pendant que lui se douchait car déjà j’avais besoin de son contact. Je m’endormis et ne le revis pas avant le petit déjeuner.

— J’ai bien pensé à ce que tu m’as dit. Si tu veux attirer ce gars dans ton lit, ce sera uniquement avec de l’argent que tu y parviendras.

J’en restais stupéfait. Je repoussai mon assiette de céréale et cherchai sur son visage un signe quelconque d’ironie, de colère, mais je n’y décelais rien.

— On ira à la sortie d’un de vos cours avec ma Mercedes, tu lui diras que pour 400 euros, je lui demande de te branler et de te sucer, mais je veux être dans la pièce et profiter du spectacle.

— T’est pas cap.

— Détrompe toi…

Tout mon univers s’effondrait autour de moi. Je vis arriver l’heure avec appréhension, espérant qu’il stoppe tout. Mais il n’en fit rien. Je lui montrais le gars en question de sa Mercedes, il me redit se que j’avais à dire.

— Heu, salut!

— Salut.

— Tu vois la Mercedes là au coin?

— Oué.

— Le type qui est dedans nous propose 400 euros chacun si on se branle et se suce.

— Putain t’est sérieux man?

— Sérieux.

— Et tu veux toi?

— Ben il m’a déjà filé 50 euros pour que je vienne te le demander, donc il est motiv.

— Un pd qui se cherche quoi, je veux lui demander de vive voix. Il partit en direction de la voiture de Francis, celui-ci ouvrit une vitre et il entamèrent un dialogue.

— Alors cochon, c’est vrai ce qu’on me dit?

— 400 euros si vous vous branlez et sucez sur un lit chez moi.

— Me fais pas de misère hein p'tit pd, je fais rien avec un pd moi. Tu me touches pas.

— Le deal c’est 400 euros pour que vous deux, vous vous tripotiez. Si c’est non, magne toi, je trouverais bien d’autre jeune.

— Passe 200 euros maintenant.

— 50 euros le reste quand vous êtes à poils chez moi.

— On aura qu’à s’imaginer de faire ça avec une meuf! Moi à ce prix là, je suis chaud!

Il ouvrit la portière de la voiture et l’autre glandu monta, tout content de se faire du blé facile.

— Putain! Vise la baraque, il doit être pété de tunes le vieux?

Si en première j’avais fantasmé sur lui, de l’entendre parler et son manque de dignité faisait s’écrouler un mythe et je regrettais d’avoir fantasmé sur lui. Francis nous conduit dans une chambre que je ne connaissais pas. Toute simple au troisième, des mûrs blancs un lit breton avec de chaque côté une tablette de nuit et pour tout mobilier une garde-robe et une commode.

— À poils les jeunes.

— Et le fric papi?

— Dans les tiroirs des tables de nuit.

Il se rua sur une d’elle, et en compta tout content les quatre billets de 100.

— Regarde dans ta table de nuit si il y a aussi le fric, qu’il nous baise pas.

J’ouvris machinalement le tiroir et en sortis les billets, non sans jeter un regard à mon mec qui restait impassible. Le glandu se mit à poil. Je fis de même. Il bandait déjà, sa bite était longue mais ridiculement fine, à comparer à la mienne de la même longueur mais beaucoup plus épaisse, ça en était risible. Au-dessus de sa verge, une toison de poils blonds bouclés en broussailles me dégoûtait.

— Mettez-vous sur le lit et branlez-vous.

Aussitôt dit, aussitôt fait pour le blondinet. Je le suivis à contre-cœur.

— Branlez-vous l’un l’autre maintenant.

Ça avait l’air de l’exciter le plouc! Francis lui restait impassible.

— Le blondinet, suce un peu ton pote, il bande mou ça se voit, il a besoin d’un coup de main.

— Pense à une meuf, faudrait pas qu’il change d’avis pour la tune.

Il suça ma queue comme un chef, ce qui m’étonna car si c’était une première, il avait ça dans le sang. De voir Francis se toucher l’entrejambe me fit d’emblée bander.

— Encule le maintenant qu’il bande.

— Non ce n’était pas dans le deal ça! m’écriais-je aussitôt, plus par dégoût que pour autre chose.

Que lui demandait à quelqu’un d’autre de me prendre moi qui me voulais uniquement sien par amour et pour aucune autre raison j’en fut profondément meurtri.

— Oué c’est vrai, ce n’est pas compris dans le prix ça, faudrait revoir les tarifs à la hausse.

— Pas besoin de m’augmenter, je suis pas pd je me fais pas enculer.

— Pour 200 de plus, il peut m’enculer.

Je le regardais tout con et j’hallucinais.

— T’est une vraie tapette en fait, pas si refoulée que ça. Tu ferais mieux de la fermer avant de l’ouvrir, que je t’entende encore faire de la gueulante au campus et je te massacre.

Je me rhabillai, jetant à la tête de Francis ses billets et partis dans sa chambre au second afin de rassembler mes notes de cours avec la ferme intention de ne plus revenir chez lui, non sans verser quelques larmes. Je vis l’autre idiot sortir de la maison et j’entendis Francis lui dire: "Rattrape le vite si tu veux pas qu’il ébruite tout ça, il a pris la cassette de la caméra dans la salle de l’autre côté du mur, j’ai bien vu qu’il l’avait remarqué." Et il détalla comme un lapin alors que moi, je me planquais dans un coin de la salle de bain comme un gosse apeuré. Il vint en trombe dans la chambre mais n’entra pas dans la pièce d’eau. J’entendis quelques portes claquer, il cria après moi mais je ne répondis rien. Je me décidai à sortir de mon coin, décidé à foutre le camp de ses griffes. Il me rattrapa dans les escaliers.

— Tu fais quoi, chargé comme ça?

Je lâchais mes livres et lui assénai une violente baffe. Il en fut surpris et instinctivement, porta sa main sur sa joue déjà rougie. Je fondis en larmes, il voulut me prendre dans ses bras mais je le poussai violement contre le mur. Les lambris de la cage d’escalier bougèrent et un portrait se décrocha, fracassant au contact des marches son encadrement de plâtre doré.

— Pourquoi m’as-tu infligé ça? Tu voulais vraiment voir quelqu’un d’autre me baiser? Je suis quoi pour toi? La pute, le vide-couilles du parc royal? Je ne suis pas de ce bois là moi.

Et je le martelais du plat des mains comme un malade le torse. Il finit par me saisir les poignets et me secoua de sa force bien supérieur à la mienne.

— Tu vas te calmer oui! Il m’en a coûté de voir cet abruti de tripoter si avidement.

— Menteur.

— Tu pouvais tout faire cesser dés le premier instant, mais tu ne l’as pas fait. Connard tu ne m’aimes pas et moi je te hais au plus haut point maintenant.

Je ne la vis pas venir, et à mon tour je reçus une baffe. Sur quoi je lui décrochais un coup de poing sur le nez, de cet impact un filet de sang coula d’une de ses narines mais il ne s’en formalisa pas.

— Pourquoi je me suis entiché de toi je me le demande? Vendre son mec, j’hallucine…

— Je voulais vraiment que tu vives ton fantasme, comme tu m’avais permis de réaliser le mien.

— Imbécile, c’était toi mon fantasme, un mec que j’aime, qui ne se prend pas pour la grande Zoa. Tout est fichu maintenant.

— C’est la première fois que tu me le dis?

— Et la dernière.

— Ne dis pas de bêtises, je t’aime, je t’aime…

— Ta gueule.

— J’en crèverais de te perdre, demande moi tout ce que tu veux, je le ferai. La preuve aujourd’hui, j’avais envie de lui flanquer mon poing sur la gueule, j’en étais malade que sa gueule de playboy puisse te plaire, lui si différent de moi…

— Je crois que c’est foutu entre nous.

Je descendis les escaliers, me dirigeai vers le hall. Il se précipita en bas des escaliers se mit à genoux, et s’accrocha à mes chevilles.

— Reste, ne me quitte pas, je t’aime plus que tout, je voulais te faire plaisir aujourd’hui et dieu sait si il m’en coûtait. Je ferai tout pour toi, demande, tu l’auras…

— Lève toi déjà…

Je l’aimais trop pour le quitter, et pour réconciliation, je repris:

— Je veux une semaine à Mykonos! Il parait que là-bas, on peut se promener main dans la main dans les rues, et je veux que tu me sortes plus.

— Il n’était pas nécessaire de me fracasser le nez pour si peu.

— Où est Guy? dis-je en riant?

— J’ai donné leur journée à tout le monde.

— J’ai besoin d’air, je sors dans le jardin.

— Je peux venir avec toi?

Voir cet homme que dans son milieu tout le monde redoute, habitué à ce que tout le monde lui plie, dans un tel état pour ma petite personne, me fit pitié… Mais je ne baissais pas ma garde pour autant.

— Vous êtes chez vous Monsieur après tout.

— J’aime quand tu m’appelles Monsieur.

— Je sais.

— Je…

— Je sais!

Et je sortis dans le jardin. Il m’y suivit, posa son bras sur mon épaule.

— Viens, je vais te faire visiter.

Je n’avais jamais été au-delà des terrasses et n’avais jamais poussé toutes les portes de chez lui. Il me fit faire le tour du parc, de composition anglaise, simple mais étonnamment vaste pour être dans Bruxelles Capital.

— Là-bas dans les sous-bois je vais te montrer mon coin préféré.

Un lac qu’il me dit être artificiel, était en fait à la fois un pièce d’eau et à la fois une piscine. L’eau en effet y est étonnamment clair, le pourtour en direction des bois est savamment orchestré par un bal de plantes où quand des nageurs viennent se baigner, les poissons peuvent se réfugier.

— Un principe qui va faire fureur dans quelques années, me dit-il.

— Ton nez saigne encore, rentrons te soigner.

— Je n’ai pas mal quand tu es à mes côtés.

— Idiot.

— Méchant…

— Chochotte.

Et je le tirai vers l’intérieur.

— Allons dans ta chambre.

— Notre chambre!

— Rien n’est de moi ici.

— On peut décorer ensemble certaine pièce. Tu y mettrais ta touche ainsi.

— Ta maison est très bien comme elle est, si jamais on tombe d’accord sur quelques babioles, on avisera. En attendant transforme-moi ce que j’ai pu voir de l’étage au-dessus. Il y a vraiment une caméra?

— Non mais tu pourras mieux le faire chanter.

— Démon!

— Sais-tu que demain, ça va faire un an que tu fais partie de ma vie. Que tu as fracassé mon amphore, chamboulé ma vie, retourné mon cœur.

— J’ai failli rater cet anniversaire mémorable

— S’il te plaît, ne dis plus jamais rien de tel… Demain je te sors et tu t’en souviendras toute ta vie...

Par flav1982.over-blog.com - Publié dans : Flashback sur ma vie: Francis
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Lundi 31 mai 1 31 /05 /Mai 19:55

1. Rencontre inopinée de Francis

La soirée avait été particulièrement arrosée, j’étais en première licence à l’U.L.B, et pendant ce mois de mai ensoleillé, les TD ne faisaient que défilé avant le blocus de juin. Tout le monde en profitait un maximum, la bière coulait à flot, bien que non baptisé, j’avais foule d’amis qui l’étaient et me faisaient profiter de leurs bons plans boissons.

Je mesure 1m78, les cheveux sont brun, les yeux pareils, je me dépensais dans une salle de sport trois à quatre fois par semaine et j’étais très bien dessiné; je le suis toujours mais avec l’âge, mes muscles sont devenus beaucoup plus saillants et ils n’ont plus ces traits fin propres à la jeunesse.

Le récit suivant que vous allez découvrir m’est arrivé il y a quelques années. Je rentrais donc d’une de ces soirées estudiantines qui se ressemblent toutes, n’ayant qu’un seul but commun: le fait de s’enivrer. J’avais un kot à six/sept kilomètres de la plaine universitaire et j’avais l’habitude d’y rentrer à pieds. J’habitais un quartier Bobo de la capitale, une sorte de petit village vert dans la ville. J’avais, par le biais de relations de mes parents, déniché cette chambre chez un couple de retraités qui n’aimant pas la solitude plus que par nécessité, louait à trois étudiants des recoins de leur vaste villa. Je n’avais aucun contact avec les deux autres étudiants, deux frères assez frustres qui ne m’avaient pas plu dès le premier regard, si bien que nous nous évitions poliment.

Je rentrais donc plus que grisé par l’alcool, en titubant plus que de coutume. Je me souviens bien de toute la soirée et même de la première partie de mon trajet. Pour ceux qui n’ont jamais fréquenté l’université, voici un topo de ce qu’est un TD. Première partie de la soirée, soit on se réunit dans un kot avec quelques bons amis et vide quelques bouteilles d’alcool, soit on se retrouve dans son bar préféré à enfiler des cocktails ou des bières selon l’envie. Nous, on allait toujours au Gauguin. On y buvait des bombes, un mélange explosif de vodka, rhum, Battida, Gini et curaçao. Vous aviez vite la langue bleue et l’esprit qui partait en vrille. Ensuite, on allait se changer, baskets pourries, jeans foutus et t-shirt a deux balles. Essayez de rentrer à la Jefke bien sapé et vous serez la cible des fonds de verre que la tradition veut que vous lanciez en l’air au hasard, ou des verres reremplis de bière déjà digérée et éliminée (pour ceux qui n’auraient pas compris: de pisse). Il est courant de voir un étudiant se soulager là où il se trouve si bien que vous aurez compris pourquoi il y a une tenue appropriée à la seconde partie de soirée. Chaque étudiant à sa tenue de TD, des fripes usées aux couleurs douteuses, preuve s’il en faut que vous êtes un fêtard.

Ce soir là, une fille avait jeté son dévolu sur moi, je ressortis mon couplet habituel, du «je suis déjà avec quelqu’un et ne veut pas la tromper», mais ça ne semblait pas la déranger, elle persista et la boisson faisant, elle obtint quelques pelles de moi et des caresses de mains baladeuses. Je n’étais plus puceau, à 23 ans vous pensez, j’avais goûté aux deux sexes et savais pertinemment ce que je préférais, à savoir les mecs, mais pas les minets de mon âge, les vrais, ceux dont émane une certaine virilité. Pour me dégager d’elle, je décidai de rentrer et si je me souviens parfaitement de la première partie de mon trajet, à mi chemin, une fois arrivé dans mon quartier d’alors, je ne m’en souviens que par bribes, tous ces litres de bières s’abattirent sur moi d’un coup. Je titubais bien plus que de coutume et je m’arrêtais ici et là sur des murets d’enceinte de propriété, dans des abris de bus, etcetera... Je trébuchais et faillis à plusieurs reprises m’étaler comme une crêpe. Je dus aussi me rattraper à divers branchages dans des haies, tant la tête me tournait, mon cerveau étant assailli par mille lances de toutes parts. Je dus un moment me soulager, une pilasse blanche me servit d’urinoir improvisé, ma tête contre celle-ci, ma main gauche pour autre appui, la droite pour tenir ma verge et me soulager de mes excès. Une fois soulagé, je me souviens m’être redressé afin de ranger mes attributs, sans grand succès. À peine je tentais d’éloigner ma tête de la colonne de briques que je perdis équilibre et retombai violemment dessus, perdant connaissance.

Puis je ne me souviens de rien jusqu’au lendemain midi où je me réveillai à demi conscient dans un lit de draps de satin bleu, entouré de meubles empires marquetés brun clair, les fauteuils étaient des mêmes teintes que les draps, les murs étaient lambrissés et au-dessus de consoles, des portraits d’hommes se ressemblant tous, bref des meubles qui n’étaient pas les miens. Je refermai vite les yeux afin de prolonger ce rêve, dans cette pièce inconnue de moi, digne d’un manoir à la Jane Austeen. De fermer les yeux, je me rendormis pour quelques heures, cuvant et transpirant tout mon saoul.

Je finis par me réveiller, un lustre de cristal brillant de milles éclats attirant mon attention. Je retrouvai vite mes esprits, les meubles que j’avais cru rêver semblèrent réels, je me redressais dans ce lit que je palpai de ma main afin de m’assurer d’être éveillé. Ma tête me faisait encore un peu mal, je mis mes deux mains sur mon crâne afin de le masser, espérant atténuer la douleur. Un ricanement me surprit sur ma droite, suivit de cette réplique: «On a fait quelques folies hier soir?». Un homme d’une quarantaine d’années d’un mètre quatre-vingts, au cheveux grisonnants, rasé de près, en jeans et polo Ralph Loren, me regardait sur un des sièges qui meublaient la chambre. Il attendit une réponse, prenant un air désintéressé et ironique, connaissant pertinemment la réponse… Je ne sus répondre qu’un petit oui, tant j’étais intrigué. Lui me décrocha un sourire en coin, me laissant apercevoir une dentition blanche parfaite, dans un menton carré.

— Où suis-je?

— Mais vous êtes chez moi jeune homme, à Watermael.

Sa voix n’avait aucun accent, elle était suave, mâle, un peu à la Lambert Wilson. Je sentais dans le ton de sa voix qu’il était habitué à diriger et n’était pas n’importe qui. Je parvins timidement à prononcer quelques mots:

— Je suis désolé… Je… Je ne me souviens de rien.

Il ricana quelques minutes, puis me fixa sans rien dire, il fit claquer sa langue et répondit à cette question qui n’était qu’un lamentable constat de ma part.

— Je m’en doute. Vous sentez-vous d’attaque, j’ai quelques images sur lesquelles vous vous reconnaîtrez peut-être?

Il appela un certain Guy, d’un coup de sonnette, qui ne mit que quelques minutes à arriver. Il lui dit juste de lancer le magneto. Un des lambris face au lit s’ouvrit, faisant apparaître, télévision, chaîne-hifi… Je me redressai et bloquai mon dos dans les oreillers, on allait me mettre un film semble-t-il. Trop vaseux, je ne me posais guerre de question, je pris seulement conscience que j’étais entièrement nu sous les draps et que recouvert de cet unique drap de satin, de son fauteuil, il pouvait voir tous les reliefs de mon anatomie. Apparut à l’écran ma rue, de nuit semble-t-il, qui était donc d’un bout à l’autre surveillée par des caméras. Une ombre apparaît au tournant, une ombre titubante qui je me doute déjà n’est autre que moi. Je me vois trébucher, à gauche, à droite, m’appuyant ici et là.

— Le retour au bercail, fut difficile, et vraisemblablement vous n’étiez pas dans votre état normal.

Je ne répondis rien fixant l’écran de mes déboires.

— Vous voici à hauteur de la haie de ma propriété, vous avez ici et là brisé quelques branches de lauriers… Vous avez ensuite pris le sentier du parc public mais vous avez dû vous rendre compte de votre erreur. Cependant je ne sais pas pourquoi, au lieu de revenir sur la route, vous avez traversé et êtes entré dans ma propriété. Là où ça devient comique, c’est quand vous faites demi tour, vous rendant à nouveau probablement compte de cette seconde erreur d’orientation.

Je me vis en effet dans un parc inconnu de moi face à une amphore, qu’au lieu d’ignorer, j’ai fixée du regard avant de m’acharner dessus à coups de pieds. Je fus saisi de stupeur par mon propre comportement.

— Merde, veuillez m’excuser, je vous rembourserai pour les dommages. L’alcool rend vraiment bête, moi qui ne casse jamais rien, je ne comprends pas. J’espère qu’elle n’avait pas de valeurs sentimentales à vos yeux, je suis confus.

— En tous cas, elle ne devait pas vous plaire à vous.

Et il ricana à nouveau, laissant apparaître après coup un sourire à faire damner un saint.

— Je me moque pas mal de cette amphore, mais si vous voulez remboursez vos dégâts, vous passerez par Guy qui demandera au jardinier ce que vous devez. En attendant, regarder la suite, ce n’est pas fini.

— Vraiment? Excusez-moi, se n’est pas mon genre de faire du vandalisme.

— Je sais, en trois ans, c’est la première fois que vous vous êtes lâché, dirons-nous…

Il remit le film en marche et je me vis, me diriger vers ces pilastres contre lesquels mon crâne s’était heurté, non sans fracas. Je pus voir ainsi où j’étais, soit à 800m de chez moi. Je reconnus au-dessus des pilastres ces lions devant lesquels je passais chaque jour sans savoir qu’il y avait une propriété au bout de cette allée. J’oubliais, que je m’étais soulagé sur l’une de ces colonnes de briques auparavant, ce que me rappela la prise de vue de profil, ne cachant rien de mon anatomie.

— Et bien, dis-je avec cran, ils s’enmerdent pas vos gardiens.

— Je ne sais pas si votre spectacle les a ravis. Attendez de voir, la prise de vue d’une autre caméra.

Et là, je fis moins le malin, comment savoir que sur cette pilastre était dissimulée une caméra, je vis en gros plan, mes mains extirper mon membre de mon jeans et de mon boxer, pour ensuite assouvir Mère nature. De voir ma queue par écran interposé me fit bander petit à petit. Il stoppa le film, d’un clic de télécommande fit refermer les lambris du mûrs.

— La suite et bien, vous êtes tombé contre la pilastre, Guy fut mis au courant de votre petite intrusion par la sécurité. Je ne dormais pas et il vint me trouver m’expliquant votre cas. J’ai pensé que vous préféreriez reprendre vos esprits ici, plutôt que d’être la cause d’un infarctus chez vos grands-parents.

— Je vous suis redevable à plus d’un titre, excusez-moi pour les désagréments que je vous ai causés.

— Ça m’a plutôt amusé.

Le ton de sa voix était plus familier d’un coup. Étais-je en train de me faire un film ou bien vraiment ça l’avait amusé? Il me paraissait d’un coup plus jeune.

— La cassette, vous la gardez pour me faire chanter ou pour votre collection de film X?

Je fus moi-même surpris de mes propos mais je n’en laissai rien paraître, et il ne devait pas s’attendre à cette remarque car je le vis rougir.

— La cassette est à vous, je ne suis pas du genre…

Il semblait déstabilisé, lui qui donnait l’impression de tout dominer par sa stature d’une main de fer. Je ne pus m’empêcher de le dévisager des pieds à la tête et la bosse qui se tendait sur le devant de son Levis me donna un aplomb phénoménal.

— Le spectacle vous a vraiment plu alors? Et c’est Guy qui m’a dévêtu?

D’un geste ample, j’ôtai le drap qui me recouvrait et apparaissais nu comme un ver, avec une belle érection. Je sortis du lit, allant dans sa direction et repris la parole.

— Allez-vous appeler Guy ou vous savez où se trouvent mes vêtements?

— C’est moi qui vous ai dévêtu, en respect pour mon personnel de chambre, vous empestiez Dieu-sait-quoi. D’ailleurs avec vos cheveux ébouriffés qui empestent, passez dans la salle d’eau attenante sur votre droite, des vêtements vous y attendent…

— Bien messire, dis-je en rigolant en me dirigeant donc vers la douche où en effet m’attendaient des vêtements, une chemise blanche et un jeans Levis.

— Après votre douche, si vous en avez le temps, j’aimerais que vous vous joignez à ma table et on ne parlera plus de dommage…

— Je vous rembourserai quand même votre bibelot. Vous êtes sympa comme type, et j’ai la dalle.

— Trop aimable.

Je me séchai vite, mis la chemise sans la boutonner, enfilai le jeans. Je n’aime pas ces jeans où il faut être mince comme un piquet et à juste titre, impossible de le fermer. Je sortis donc la chemise ouverte, tout comme le jeans, laissant apparaître ma toison qui n’est jamais fort longue puisque je l’entretiens à coup de tondeuse, je trouve cela beaucoup plus beau que cette mode qui consiste à ne rien laisser et puis, ça en émoustille plus d’un.

— Le fut est trop petit.

— Je devais donc être plus svelte que vous étant plus jeune.

— Je suis très bien…

— Je n’ai pas dit le contraire, venez avec moi, je vais vous donner un de mes joggings.

Je le suivis dans un couloir où quelques portes plus loin nous croisions le fameux Guy. Je lui fis un clin d’œil, quand du regard il désapprouva ma tenue débraillée. Mon hôte lui dit de dresser le couvert pour deux et je le suivis dans une pièce dans laquelle étaient dressées tout le long des mûrs des vitrines et en leur centre, des tables protégées elle aussi par des vitrines. Divers collections étaient exposées là. Je ne pus rester de marbre devant certaines, divers boîtes d’ivoires, d’or et d’argent de missel, quelques chapelets, des statuettes de saints, des vestiges gallo-romains, et le summum pour moi, divers éditions originales de Château Brillant, Voltaire, Balzac… Il fut étonné de mes connaissances. Je lui expliquai que je faisais deux licences, une en romane, l’autre en histoire de l’art. Il ouvrit certaines vitrines, me mis dans les mains certains de mes livres préférés sans le savoir, qui étaient tous d’une grande valeur. Puis nous traversâmes sa chambre, pour arriver dans un impressionnant dressing. Il alla dans un placard qui ne contenait que des vêtements de sport, m’en sortit un pantalon de training gris et de moi-même, je pris un t-shirt blanc que j’enfilai en l’effleurant sans le vouloir.

— Un training et une chemise, ça le fait pas.

Il me répondit par un sourire qui je crois m’électrisa sur le champs. Je me retrouvais nu pour la seconde fois devant lui. Je le vis me mater, son entrejambe était tellement bombée qu’il lui était impossible de le dissimuler. Il prit un siège mais il était trop tard, j’avais vu la toile de son pantalon se déformée et je n’avais plus qu’un envie: lui!

Je laissai tomber le training sur le plancher, m’arrangeai pour qu’il ait une vue imprenable, de son fauteuil, sur mes fesses. Je feignis en m’accroupissant de le ramasser, je restai dans la même position, le fixant par-dessus mon épaule dans les yeux. Je dis juste ceci:

— Ça en vaut vraiment la peine que je l’enfile ce pantalon?

Il se leva de son fauteuil, se mit à genoux derrière mes fesses, me les mordilla, me procurant instantanément des fourmillements dans le bas du dos, me mettant à sa merci. Très vite, il dirigea sa langue vers ma rondelle, il me bouffa le cul comme jamais personne ne me l’avait fait, ce qui eut pour effet de me transformer en véritable chienne. Ses mains parcouraient mon dos, ma taille, et leurs contacts me rendaient dingues. Il s’arrêta et me dit qu’il ne tenait plus. Il me prit dans ses bras comme si je ne pesais pas plus de quelques grammes, me roula une pelle monstrueuse, avant de m’allonger sur la table au centre de son dressing. Je le vis ouvrir sa braguette et en sortir une queue digne d’un acteur porno made in América. Je n’avais même jamais vu dans les vestiaires une bite aussi longue et épaisse que celle-là! Il m’attira à lui au bord de la table, prit mes chevilles dans ses mains et pointa son dard entre mes deux fesses. Il cogna ma rondelle une ou deux fois avant d’y introduire petit à petit toute sa virilité. Sa salive et sa langue m’avait tellement bien dilaté que je ne ressentis aucune douleur, si bien que je m’empalai sur son membre d’un coup. Moi qui d’habitude est plutôt actif, là j’étais une vraie chatte en chaleur et rempli comme jamais je ne l’avais été. Je gémissais de plaisir. Il ne tarda pas à s’élancer dans un pilonnage en règle. Je n’ai aucune idée du temps qu’il mit à décharger dans mes entrailles, lui s’excusa de n’avoir pensé qu’à son plaisir, moi je le remerciai intérieurement de m’avoir donné tant de plaisir. J’essayai, en descendant de la table de nos ébats, de me mettre debout mais mes jambes étaient tel du coton et je me retrouvai pour la seconde fois dans ses bras. Je mis ma tête sur son torse, m’enivrant de son parfum.

— On va prendre un bain avant de manger un morceau, moi je suis affamé.

Je souris à ses paroles et lui dis que j’avais remarqué. Il me posa sur le rebord d’une baignoire en angle, sa salle d’eau personnelle puisque donnant sur le dressing. Je me déshabillai, plongeai dans cette baignoire qui se remplissait et le regardai se déshabiller. Même au repos, son sexe était énorme, dire que je venais de me le prendre! Son torse musclé, recouvert de poils, entretenus aussi à coups de tondeuse, étaient noir contrairement à ses cheveux parsemés de gris. Sur son haine, un tatouage des plus surprenants: les foudres d’Hercule. Ses jambes longues et musclées me subjuguaient. Il vint s’asseoir à mes côtés, passa un bras sur mes épaules.

— Ce soir, je ne ferai plus l’égoïste, tu verras de quoi je suis capable.

— Parce que ce n’est pas fini? dis-je en pouffant.

— Gamin!

— Vieux!

Et tous les deux, nous riâmes à l’unisson. Il attira mes lèvres aux siennes, m’embrassa langoureusement. Il se redressa, se savonna, me dit qu’il allait donner quelques directives, que je pouvais prendre tout mon temps. Il se rinça et je ne me lassais pas de le regarder. Il sortit, de la salle d’eau, s’habilla d’une tenue plus ou moins similaire à celle qu’il portait auparavant. Je me lavai à mon tour, me posant milles questions. Comment, après ce qui venait de se passer, être crédible à ses yeux. Il a tout pour lui, me plaît et me rend dingue, quel con j’ai fait! Le mieux est de tout savourer au maximum et de n’en garder qu’un bon souvenir. Moi qui d’habitude joue les prudes et fait macérer les gars, parfois j’avoue, en faisant l’allumeur sans rien donner en retour, j’étais inquiet de ce que je venais de faire. Aucune précaution prise avec toutes ces campagnes publicitaires de prévention, c’en était honteux! Je me séchai, mis ce training et un autre t-shirt pris dans ses affaires, le premier étant maculé de transpiration. Je regardais ces vitrines de collections sans les regarder. Je ne le vis pas rentrer. Il vint derrière moi, m’embrassa dans le cou, me regarda dans le miroir de la vitrine en face de nous, fronça les sourcils:

— Qu’est-ce qui ne va pas?

— Je… Je ne suis pas comme ça d’habitude, enfin je veux dire…à

— Je ne me jette pas non plus sur toutes les jeunes brebis égarées.

Je haussai les épaules en guise de réponse. Il posa ses mains dessus me les massa.

— À quoi est dû ce revirement de comportement? Si quelque chose ne va pas, autant le dire…

— Je crains toutes les MST…

— Et à juste titre! Nous avons été inconscient, mais tu n’as rien à craindre de moi, je suis en parfaite santé. Je viens de faire un check-up il y a quinze jours à peine et il n’y a eu que toi depuis. Viens, allons manger, tout est prêt et ne t’inquiète pas inutilement.

Je le crus, et la faim me tenaillant, je le suivais dans une pièce du même étage qui est éclairée d’une avancée vitrée. Pour la première fois, je regardais à l’extérieur de ses mûrs et fus étonné par l’étendue du parc. J’étais à l’étage d’une maison peu banale, mais ne posai pas de question. Guy refit son apparition et demanda quel vin mon hôte désirait. Il se retourna vers moi et me demanda si j’aimais le vin rouge.

— J’aime bien le Cahors mais pas un trop vieux, ni trop jeune évidement, j’aime ces vins car je peux y retrouver la saveur du chêne.

Guy sourit, demanda son aval à son maître, qui le renvoya d’un coup de menton.

— Vous aimez le vin?

— Je suis très difficile et n’en bois que rarement. On vous sert n’importe quoi, n’importe où et la piquette m’empêche de dormir tant j’ai des crampes aux jambes avec la camelote.

— J’espère que ce n’est pas la piquette qui vous empêchera de trouver le sommeil cette nuit.

Je pouffai de rire comme un imbécile, lui me ressortit son sourire de bellâtre. Guy revint, un téléphone sur un plateau.

— Qu’est-ce, Guy?

— J’ai pensé que le jeune homme voudrait donner de ses nouvelles à quelqu’un peut-être.

— Tu es un as, je n’y avais même pas pensé.

Une fois seul avec lui, il me tendit le téléphone. Je composai le numéro d’une amie, s'il me prenait pour un gamin sans liberté, il serait servi.

— Salut ma cocotte la forme? … Tu devineras jamais se que j’ai fais hier soir en rentrant! … Je me suis acharné à coups de pieds sur la potiche d’un jardin voisin aux vieux … Je te le jure. Je pourrai te montrer la cassette.

La conversation se poursuivit quelques minutes sur le même ton puis je raccrochai, lui retendant le combiné. Il rit de bon cœur, me saisit le poignet et y déposa quelques baisers. Surpris, je soustrais ma main à la sienne et retournai m’asseoir. Durant le repas, deux bouteilles furent ouvertes et eurent pour effet de me manger toute mon énergie.

— Où sont mes vêtements en fait?

— Dans la chambre bleue, lavés et repassés.

— La note de mon passage va être salée dites donc.

Il rit et je fus confus du propos ambigu que pouvait avoir mes paroles qui sur le coup n’était que l’élucubration de mes pensées.

— Vous avez peut être hâte que vos bijoux de famille retrouvent un support?

— On s’y fait à ne pas porter de slip et je trouve que les vôtres sont pas mal démodés, des slips kangourous blancs, c’est pour les vieux.

— Je ne suis donc plus si vieux que ça?

— Je ne suis pas fort à ce petit jeu là.

— Lequel?

— Les devinettes sur l’âge.

— Essaie que je sois fixé sur mon compte.

— Disons 44.

— Râté.

— 37?

— Bingo !

— Ton prénom en échange de ton prénom.

— Flavien.

— Enchanté moi c’est Francis et j’ai en réalité 38 ans.

— Tu n’as pas les ardeurs d’un vieux et c’est normal apparemment.

— Je fais donc plus vieux que mon âge?

— Je l’ai dit, je ne suis pas fort pour ce genre d’estimation et s’il vous plaît, demandez à Guy une aspirine, j’ai de nouveau la migraine; j’ai du abusé de votre cave ce soir.

J’eus mon aspirine, la conversation repris. Nous parlâmes d’un tas de choses, d’art et de littérature, et comme nous étions tous deux calés, nous n’arrêtions pas de partager nos sentiments sur une œuvre d’art ou un bouquin. La conversation arriva sur Les Mémoires d’Adrien de Margueritte Yourcenar, il me dit qu’il possédait un marbre authentique à l’effigie de cet empereur. Je voulus le voir et nous retournâmes dans la pièce aux vitrines. J’étais aux anges, sur un véritable petit nuage. Je regardais ces différentes vitrines, il m’expliqua certaines pièces, de comment il se les était procurées lors de voyages, de ventes… Il adorait par-dessus tout les protections de missel, ces boîtes désuètes et sa faconde sur le sujet ne tarissait pas. Il fût étonné du fait que je ne compare pas ses boîtes à des boîtes à bijoux. Je lui dis sans plus, qu’enfant, curieux de tout, mes grands-parents m’expliquaient les différents objets que je dénichais chez eux.

— Quelle chance que d’avoir tout ceci en votre possession.

— Je me ruine pour ces babioles.

Nous étions au centre de la pièce, lui était de dos à l’embrasure de la porte de sa chambre, derrière lui apparaissait un morceau de son lit. Son polo déboutonné attira mon regard et je bouillais à nouveau d’envie pour lui. Je contournai la vitrine basse centrale qui nous séparait, tendis ma bouche vers la sienne. Il vint à sa rencontre et nous échangeâmes un baiser passionné. Je mis ma main sous son polo, triturai ses tétons qui pointaient sous les carresses de me doigts. Je lui enlevais son polo, remplaçai mes doigts par mes lèvres et lui suçai ses mamelons tout en le poussant vers son lit.

Une fois arrivé, je lui défis son bouton de jeans, ouvris sa tirette et le lui baissai jusqu’aux genoux. Je parcourais de ma bouche au travers de son slip sa verge déjà bien gorgée de sang. Je lui baissai aussi le slip, m’emparai de son membre en le suçant avidement. Il tomba assis sut son lit, j’en profitais pour me déshabiller. Il me fixait dans les yeux, je me mis à genoux entre ses jambes et repris en bouche cette belle queue veinée à damner un saint. Le bien que ma bouche lui procurait lui faisait pousser quelques gémissements et râles de plaisirs, il finit par se coucher sur son matelas et je n’y tins plus. Je montai sur le lit, m’asseyant à califourchon sur son sexe bien raide. La salive dont j’avais recouvert cet organe de chair, de plaisir, suffit à le faire pénétrer en moi. Je m’empalai sur lui, me déchaînai de va-et-vient. Il prit au bout d’un moment le relais, me mit sur le dos au centre de son lit, saisit mes mollets pour mettre mon fessier à une auteur favorable pour me pénétrer. Une fois en moi, il lâcha progressivement mes jambes, me disant de les entourer autour de lui. Il se coucha sur moi et me labourait le ventre. J’avais l’impression d’être sa chose, j’ai envie de dire, au risque d’en choquer plus d’un, sa «femme». Il finit par se saisir à nouveau de mes chevilles, il me suça les orteils en continuant de faire des va-et-vient en ma chair. Je finis par jouir sans même m’être touché et ce, très abondamment.

Il sortit de moi et mêla sa semence à la mienne. Il me regarda un moment dans les yeux, sans doute pour reprendre son souffle, puis me lécha dans le cou. Il me fit tendre les bras en les saisissant de force et me lécha les aisselles. Nos spermes se mélangeaient sur ses mouvements, ventre contre ventre. Il descendit à mon nombril, lécha nos semences qui par endroit commençaient à sécher. Au bout d’un moment, il vint s’emparer de ma bouche, portant des résidus de nos sécrétions et leurs saveurs à ma bouche. Il se glissa à mes côtés, tira un drap sur nos corps. Je me mis sur le côté, comme honteux de ces moments de pures jouissances que je n’avais jamais atteint encore. Il m’enlaça et nous tombâmes endormis.

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