Le temps des affaires (Cinquième partie)
Rappel : Flav fait la connaissance d’Herbert Klaus un de ses managers au travers d’une belle randonnée dans la campagne de Wiesbaden. Il lui montre sa petite usine familiale. Un courant d’alchimie passe entre eux, ils vont même s’embrasser, mais Herbert ne semble pas assumer soit la notoriété de Flav, soit sa position de subalterne.
Le lendemain, je me rendis sans ma mère au siège administratif de notre entreprise. Dés mon arrivée, je mis les bureaux dans le branle bas de combat en convoquant les managers de chaque service ainsi que les différentes équipes marketings, tous étant avertit que je stoppais net tout ce qui était en cours de création : campagne pub, collection, fabrication… Erreur de débutant, la terreur s’installa bien malgré mois dans les différentes usines, l’information se relayant comme une traînée de poudre que tout était à l’arrêt dans les entreprises Birken. Lorsque je fis mon entrée dans la salle de réunion, mon attention fut attirée par tous ses visages déconfits, parmi eux, je dois l’admettre, je chercha vainement celui d’Herbert Klaus.
-Est-ce que tout le monde est là ?
Ma secrétaire (autrefois celle de mon père) me fit un signe affirmatif de la tête, je me surpris à dire que monsieur Klaus n’était pas présent pourtant, elle m’expliqua n’avoir pas su le joindre.
-Voilà qui est regrettable, j’aurai voulu qu’il vous parle de sa collection. On va donc devoir se passer de lui. J’avais un peu le trac face à tous ses visages anxieux, un comble pour un comédien, mais la vieille Mercedes de ma mère fit diversion, je pu la voir braver les journalistes et délégués syndicaux qui campaient devant nos locaux, je demandais qu’on lui apporte un siège et je l’attendais avant de poursuivre. En s’asseyant, elle me dit à la dérobée rien que pour moi, fait attention tu crées un buz en ce moment même sur la chaîne nationale.
-Madame Trünk.
-Oui ?
-Quand je vous dis Birken, qu’est se qui vous vient en premier à l’esprit ?
-Chaussure…
-Fort bien et si je vous pose monsieur Dikenberg la même question.
-Je réponds aussi chaussure.
-Et si je vous demande à tous laquelle en particulier?
La réponse que j’attendais fut soufflée par plusieurs personnes, mais assez discrètement, ne sachant pas ou je voulais en venir. Une femme de charge passa le long des vitres de la salle de réunion, chaussée des fameuses bibi, je me leva et alla la cherchée après l’avoir convaincue d’abandonner quelques minutes son chariot.
-S’il vous plait madame, venez un instant. Intimidée, elle me suivit cependant confiante. J’aimerai que vous disiez devant tout ses gens, ce que directement vous associez au nom Birken.
-Vous bien entendu.
Sa franchise dérida les visages les plus tendus, je la remercia et lui demanda ensuite ce qui lui venait à l’esprit, mis à part ma personne non sans jeter un regard sur sa propre paire de bibi.
-Les bibis bien entendu, les meilleures des chaussures allemandes.
-Merci madame, vous nous avez été d’une grande aide. Nous vous rappelerons plus tard si besoin. Maintenant messieurs dames, j’aimerai que vous feuilletez les différents catalogues que vous nous avez concoctés et que vous me disiez à quel page je les retrouve. Ma mère prit la parole.
-Ne chercher pas trop longtemps, elles n’y sont pas et j’espère que la prochaine fois que nous nous déplacerons ce genre de détails sera réglé !
-Pourtant madame Trünk, ce que vous portez élégamment aux pieds, ce sont bien des bibis ?
-Oui…
-Je sais que nous sommes en Allemagne et qu’on y produit les meilleurs « lager », mais avez-vous déjà visiter les usines Henekens au Pays-Bas. Je ne laissa à personne le temps de la réponse et repris mon exposé dont voici un bref résumé. Un long savoir faire, une bonne publicité, une histoire racontée qui fait vendre. Toutes les allemandes ont au moins une fois dans leur vie portée des bibis et vous, vous me les supprimées. Mais vous voulez ma perte et la vôtre ?
J’ose espérer que non ! Vous allez donc me retravailler ses catalogues, je veux que les meilleures ventes de la firme soient rééditées avec à côté des variantes contemporaines. Je veux au plus vite sur mon bureau les différents prototypes. Je veux une campagne axée sur la chaussure nationale qui traverse le temps sans prendre une ride, la chaussure de toute la famille. Nous allons également mettre au point un musé retraçant l’histoire des chaussures Birken,à l'image de celui des brasseries Henekens d'Amsterdam, je le veux interactifs, je veux que chaque visiteur y retrouve une paire qu’il a un jour porté, et je veux qu’à la sortie il reparte avec sa chaussure personnalisée. Je pense que vous êtes tous qualifiés puisque devant moi en ce moment, grâce à vous mes paroles vont se matérialiser et vous allez vous y mettre dés maintenant. Pour se faire... Merci de votre attention.
Les applaudissement ont suivi dans la salle de réunion, les caméras de télévision et les représentants syndicaux de l’extérieur n’en perdait pas une miette et se demandait se qui se passait à l’intérieur. La salle se vidait, je demandais qu’on m’envoie la délégation des syndicats, mais de les faire patienter quelques minutes, ensuite viendrait le temps des journalistes mais avant je devais m’entretenir avec ma mère.
-Tu as perdu la raison fils, nous faisons les flashs infos. On annonce la fermeture des usines partout dans le pays. On parle déjà d’un mouvement de grèves générales. On ne procède pas comme tu l’as fait.
-Ca ne nous fera que d’avantage de publicité.
-Ce n’est pas faux, je me demande quelle mouche t’a piquée cette nuit tout de même.
-N’êtes vous pas satisfaite ?
-Faisons entré la plèbe.
-Maman !
-Quoi, ils ne m’entendent pas, et je doute qu’ils aient jamais entendu ce mot.
La rencontre avec les différents représentants syndicaux se passa relativement bien, ils étaient rassurés, mais demandaient des garanties. Ma mère eut une idée de génie, faire une déclaration à la presse dans l’usine même de Frankfort avec le personnel afin de le rassurer, de faire d’une pierre deux coups en faisant taire les rumeurs dans la presse, en assurant que les usines restaient toutes dans notre giron. Je fis donc à nouveau un petit discours sur la chaussure, expliquait que nous nous redirigions vers ce que nous avions toujours produits des chaussures allemandes de qualités, que je comptais sur la patience de tous nos salariés, et que nous relancerions vite les machines. La garantie que je concédais aux syndicats c’était que durant l’arrêt des chaînes, personnes ne seraient mis au chômage technique, que l’on profiterait de ses jours d’arrêt pour rafraîchir les locaux de l’entreprise. Durant ces quelques jours de battements, j'’avais laissé quelques messages à Herbert, tous d’ordre professionnel avec juste l’espoir et l’envie de le revoir, c’était après tout le seul moyen que j’avais pour rentrer en contact avec lui. Au bout de trois jours, il vint me trouver dans mon bureau tout sourire.
-Bonjour monsieur.
-Herbert, je croyais que vous nous aviez abandonné ici ?
-Pas encore non, j’étais en congé pour mes propres affaires, une commande que je devais livrer en personne.
-Une célébrité ?
-Pas de votre genre !
-C'est-à-dire ? Dis-je sur la défensive.
-Pas du genre à tout chambouler dans sa boîte en l’espace d’une demi heure paraît-il.
-Je comptais sur vous lors de cette réunion.
-Il fallait m’en informer, et puis vous vous êtes très bien débrouillé seul. Je suis content de vos initiatives. Je pense que vous avez fait les bons choix.
-Nous verrons bien. Pensez-vous que votre amie Denise accepterait de me venir en aide ?
-Ma foi, je ne vois pas en quoi elle pourrait vous aidée ?
-C’est simple, je veux que l’on remette au catalogue les meilleurs ventes de la firme et ensuite elle a une collection d’affiche publicitaire que nous n’avons même plus ici dans nos locaux.
-Votre projet de muser n’est donc pas une rumeur !
-C’est votre muser qui m’en a donné l’idée. J’ai parlé à ma mère du repas que j’ai partagé chez votre mère en toute simplicité. Bien que nous soyons en deuil, si un dîner sans musique chez les Biamonds ne vous fait pas peur, nous serions ravi de vous recevoir à notre tour.
-Chez les Birkens vous voulez dire ?
-J’ai du mal avec mon propre nom, un comble n’est se pas ?
-Je pense que vous le défendez bien en ce moment, même si vous ne le portez pas.
-Ca me touche ce que vous venez de dire là… Etes-vous libre vendredi prochain ?
-Nous le sommes.
-Parfait, nous vous attendrons donc vers 17h30. Et autre chose, pensez-vous que le propriétaire des chevaux que nous avons monté l’autre jour me laisserait louer quelques heures par semaine une de leurs juments?
-J’en doute, car elles ne peuvent sortir qu’en duo, ce ne sont pas des bêtes de manège, il vous faudra faire une randonnée n compagnie d’un autre cavalier je le crains.
-Oh ça m’est bien égal, depuis notre ballade de l’autre jour, je n’ai qu’une envie remonter, je ne me souvenais même plus combien j’aime ça, mais je n’ai malheureusement ici pas d’écurie à disposition.
-Dites moi quand vous aimeriez faire votre expédition et je prends contact avec le propriétaire, je vous laisserai ses coordonnées.
-J’apprécierai, même si vous en avez déjà fait beaucoup pour moi… et la société.
-C’est naturel. J’ai laissé à votre secrétaire les maquettes de mon département.
-Cette circulaire n’aurait pas dût arrivée dans vos services, c’est fâcheux.
-Une erreur qui n’est pas juste…
-Enfin, j’ai sans doute dit que chaque service devait revoir sa copie, en oubliant de mentionner le fait que le vôtre nous satisfaisait pleinement.
-Merci. Et à vendredi donc.
-A vendredi.
Nous étions un mardi le jour de cette entrevue, le lendemain je recevais l’adresse ou me rendre pour ma randonnée à cheval programmée selon mes disponibilités au jeudi après midi. Quand je frappais à la porte de la fermette dont j’avais reçu l’adresse personne ne vint m’ouvrir. Je patientais quelques minutes tout étant sensé être programmé et quel ne fut pas ma surprise quand je vis sortir de la grange Herbert sur son destrier menant son cheval dans ma direction tout en tenant les reines du cheval que j’allais monter.
-Bonjour ?
-Bonjour, je suis désolé mais le propriétaire n’ayant pas trouvé de cavalier pour vous accompagner, il a du se sacrifié.
-Vous êtes le propriétaire, vous vous êtes payez ma tête, mister Klaus.
-Du tout. E si ça vous dit toujours, je vous ai pris une jument de cinq ans pour vos envies de ballade.
-Et comment…
-Parfait allons-y !
La randonnée fut parfaire, dans cette campagne ou les champs se suivent à perdre de vues, à travers des chemins de terre que seul les gens du pays connaissent, nous avons alternés trots et galops. Nous étions sur nos montures depuis trois petites heures quand son mobile sonna.
-Ma moman, permettez que je décroche.
-Bien entendu.
-Comment, que dis-tu ? Elle est déjà arrivée, pas possible, je pensais qu’on ne nous l’envoyait pas avant deux semaines? J’ai hâte de la voir. Elle n’a pas subit de choc durant le trajet ? Comment ça tu ne l’as pas ! Mais il faut s’assurer qu’elle n’ait rien, ou est-elle ? Déjà à l’entrepôt ! Très bien, je m’en occupe. A tout à l’heure.
-Et bien, qu’elle entrain !
-A qui le dites vous, une merveille parmi les merveilles vient d’arrivée.
-De la famille à vous ?
-On peut dire ça. Il s’agit d’une automate du 18ème siècle. Ca vous dirait de la découvrir avec moi ? Je l’ai eue sur le fil chez Christie’s et pour une véritable petite fortune.
-Votre engouement m’a gagné, et en plus il est temps de rentrer.
-Nous mettrons les chevaux aux boxes, comme ça nous seront tranquilles.
-Nous ferons comme vous voudrez.
-Il s’agit d’une musicienne, un plagiat de chez Jacquet-Droz, elle n’est pas aussi parfaite que celle du musé de Neufchatel, voilà pourquoi les experts ont un doute sur sa provenance.
-Je ne connais pas de musicienne de Neufchatel, excusez moi.
-C’est un automate conçu sans doute pour la court du roi de France, une dame jouant de l’orgue, ses doigts composent réellement la musique, ses yeux suivent les mouvements de ses mains, les mécanismes utilisées à l’époque pour lui donner vie sont époustouflants. La mienne fait tout ça aussi, ce qu’elle ne fait pas c’est bougé du torse et la révérence à la fin de son récital, elle a aussi moins de mouvements de tête, mais ça n’en est pas moins une prouesse technologique plus jamais égalée avant notre époque.
-J’ai hâte de voir ça.
-Rentrons les chevaux, elle nous attend dans mon petit musé.
-Herbert, rien qu’à l’arrêt on la dirait humaine.
-Elle est magnifique n’est se pas ?
-Si avec ça, vous ne parvenez pas à ouvrir votre musé, je ne comprends plus rien.
-Vous pensez que j’ai suffisamment de pièces ?
-Vous pourrez toujours agrandir votre collection, ce n’est pas la place qui vous manque.
-Vous avez raison, je vais la mettre en mouvement, je n’y tiens plus.
-Pas possible, mais c’est splendide, ce visage et ses yeux qui suivent les touches comme n’importe quel être humain le ferait.
-Vous imaginez que l’orge bien qu’à son échelle soit un véritable instrument, ce n’est pas une boîte à musique à remonter, c’est la figurine que l’on actionne, et elle joue réellement. Ici elle ne joue que cette symphonie, l’original peut jouée plusieurs partitions.
-J’en ai la chair de poules, si ses habits n’étaient pas aussi sophistiqué, on la croirait tout droit sortie d’un Vermeer.
-Vous aimez l’art ?
-J’ai fait une thèse avant de faire le guignol devant la caméra.
-En plus d’être drôle et séduisant, c’est qu’il y en a dans cette jolie tête.
-Je sais que vous pourrez écouter à satiété votre nouvelle amie, mais moi je n’aurai pas cette chance.
-Ca ne tient qu’à vous !
-Ha ?
-Vous me rendez dingue monsieur Biamond-Birken, dés que je suis en votre présence, j’ai envie de me jeter sur vous. De prendre possession de vos lèvres, de tout votre corps, de vous toucher, de… Vous n’êtes pas que cette gravure que l’on voit s’animée sur les écrans de cinémas, en plus d’être naturellement séduisant, vous êtes cultivé, dynamique , souriant, tout en vous m’attire.
-Waw, n’en jetez plus !
-Je ne voulais pas vous faire rougir. J’avais promis de ne plus rien dire ou tenter.
-Comment voulez-vous que je reste de marbre face à temps de compliments ? Par contre, je pense que je n’attends que ça que vous tentiez quelques choses. Je suis atrocement attiré par vous.
A ses mots, il se rua sur moi, m’enlaça et m’embrassa fougueusement. L’alchimie était vraiment intacte entre nous, pareil à notre premier baisé soit fusionnel…
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