Le temps des affaires (Onzième partie)
Rappel : Flav et Herb continuent leur petit bonhomme de chemin ensemble, tout naturellement, ils font
escale aux USA où tous les deux font du business, Francis l’élément perturbateur number one de Flav tente de s’immiscer dans leur relation.
Durant tout le vol, entre les plateaux repas et les films, nous n’avons fait qu’une chose, débattre de l’endroit
où nous allions poser nos valises. Lui avait ses habitudes, n’avait jamais quitté son foyer et encore moins sa mère… Moi je cherchais toutes les bonnes excuses possibles pour qu’il s’installe
chez moi, je ne me voyais tout simplement pas vivre dans une maison, à la déco modeste, et appelons un chat à chat complètement ringarde. Je ne voulais pas non plus de la décoratrice, une belle
mère fort gentille, mais qui serait trop envahissante. Il ne voulait pas faire de la peine à sa mère, moi je ne voulais pas être le méchant, me connaissant bien au fil du temps, afin d’éviter
tout conflit inutile, nos valises n’atterrirent pas dans les mêmes foyers. Chacun chez soi, à nous de juguler nos emplois du temps. Je pensais que ce serait fort simple, que nous allions
reprendre nos postes respectifs comme nous les avions laissés avant de partir. J’avais une petite promo à faire en Europe pour mes deux dernières comédies qui venaient d’y sortir, ce que je ne
savais pas, c’est que le succès mitigé américain, était en Europe en tête du box-office. Moi qui pensais reprendre une vie pépère en Allemagne, dès que nous eûmes un pied dans l’aéroport, je sus
qu’il faudrait patienter le temps que l’engouement pour le film retombe. J’avais quelques fans qui campaient à nouveau devant chez moi, chose qui n’était plus arrivée depuis fort longtemps, j’eus
un mail de Scot (Flashback sur ma vie : Max) me racontant que les demandes de fans européens étaient telles que son serveur ne suivait plus. Pendant deux bons mois, je fus happé par un
tumulte d’obligations, d’invitations, que je combinais avec mon rôle de PDG, délaissant un peu le bel Herb. Pour résumer la situation, nous nous retrouvions le soir, chez l’un ou chez l’autre.
Chez moi, il apportait des plats traiteurs, ou je commandais italien ou chinois, des mets que nous ne savourions que très peu, trop motivés à nous retrouver sous les draps pour nos joutes de
plaisirs et de passions. Chez lui, il fallait se farcir entrée, plat et dessert cuisinés par belle-maman, des repas qui duraient une éternité, qui me conduisaient immédiatement dans les bras de
Morphée. Même Herb était toujours plus motivé pour les soirs où nous nous retrouvions chez moi, il lui arrivait de me sonner vers 10h pour me demander ce que j’aurai envie de manger le soir.
C’est cependant lors d’un de ces repas chez madame Klaus que j’ai eu la puce à l’oreille. Alors qu’aux USA leurs montres et bijoux dérivés faisaient un carton plein depuis près d’un an. En
Allemagne, la boutique n’était toujours pas ouverte. Nous avions du rentrer pour aider sa mère à faire face à des problèmes qui la dépassaient. J’avais complètement oublié ce détail et ne m’en
était pas du tout soucié, mais devant la mine déconfite d’Herb, je les interrogeais.
-Que ce passe t’il exactement ?
-Maman pendant notre absence à sauté sur un bail qui n’était pas renouveler, dans le centre commercial sur
lequel j’avais des vues. Elle venait de le signer, Olga avait envoyé le décorateur pour commencer les travaux, à peine les premiers coups de marteaux donnés, le syndic du bâtiment nous tombe
dessus, pas de travaux pendant les heures d’ouvertures du centre, ça tu vois passe encore, je peux le comprendre, ensuite il détecte un champignon à traiter uniquement dans notre plafond, d’où
les travaux sont repoussés. Ici, ils viennent de nous placarder des panneaux publicitaires sur la vitrine comme nous ne sommes pas ouverts, nous empêchant de rentrer dans les locaux.
-Mais c’est illégal, un propriétaire ne peut empêcher son locataire d’entrer…
-Oui, ce problème est déjà réglé, mais toutes les semaines, nous avons quelque-chose de différent à régler, à
croire qu’ils ne veulent pas que j’ouvre. Je suis vraiment boycotté, le pire c’est que je ne peux même pas casser mon contrat, si je le fais j’y perds ma chemise.
-Et d’un autre côté, tu n’es pas ouvert !
-Tu veux que je mette un des avocats de la boite sur ton dossier ?
-Non, on se débrouille.
-Je voulais dire, que dès demain je mettrais un avocat sur votre affaire, il y en a bien de trop dans mes locaux
qui n’en tapent pas une.
-S'il parvient à nous débloquer la situation.
-Tu sais que nous avons même eu une pétition sur le dos, le local dégageant selon eux de mauvaises
odeurs !
-Ben ça, pour un local que vous n’avez pas encore utilisé c’est louche. Tu es certain que tes voisins ne
lorgnent pas sur ton local ?
-Je ne sais pas, et je ne sais vraiment plus quoi penser !
-Demain, j’ai une petite journée, allons sur place, il est des acteurs qui parviennent à débloquer des choses
que le commun des mortels n’arrive pas.
Une fois sur place, je reconnu le centre commercial, j’en étais actionnaire, Herb aurait pu choisir n’importe
quel autre bâtiment, le hasard l’a voulu autrement, il est tombé sur celui de Francis. Par le passé, ma première petite vengeance fut de le destituer de son siège grâce aux concours de Gina et L,
depuis il avait retrouvé ses fonctions, je recevais les bénéfices de mes actions comme l’on reçoit ses intérêts et ne me préoccupait pas du tout de cet immeuble de rapports. S’il voulait la
guerre, il l’aurait, je pourrais beaucoup plus facilement le destituer cette fois, j’en avais les moyens contrairement à avant. S’il voulait la guerre, il allait l’avoir, mais avant ça, je
voulais la jouer fine, parer à ses coups bas et envisager des plans b. Une fois seul, au bout de quelques jours ayant récolté tous mes renseignements, j’ai appelé le méchant gérant. Il est des
numéros que l’on efface de son répertoire mais que notre esprit ne parvient pas à oublier, pour l’avoir trop composé, ou vu apparaître.
-Francis ! Je ne te dérange pas ?
-Tu sais bien que pour toi bébé, j’aurai toujours tout mon temps.
-Je me demande si tout tes ex sont tes bébés ? En même temps ce n’est pas pour ça que je t’appelle.
-Et que me vaut cet appel soudain !
-Car je suis furieux, tu me fais perdre de l’argent.
-Ha bon ?
-Ne fais pas l’innocent ! Herbert Klaus loue une de tes surfaces de ventes et tu le boycottes. Seulement je
ne suis pas monsieur Klaus et je n’ai pas son calme, j’ai averti mon armée d’avocats pour harcèlement et entrave au commerce. Aussi si tu ne veux pas d’ennuis, j’aimerais que tu cesses de me
mettre des bâtons dans les roues.
-Je ne vois pas de quelle surface tu me parles, viens au bureau que je vois ce que je peux faire, crois-moi je
n’y suis pour rien, j’ai plus de 150 espaces, je ne les connais pas tous !
-Si tu cois que je cautionne encore tes dires !
-Tu as encore la dent dure contre moi.
-A défaut d’autre chose…
-Bon quand es-tu libre pour un entretien ?
-Demain si tu veux, j’aimerais que la situation se débloque vite !
-Viens pour 11h, tu me feras peut-être le plaisir de dîner en ma compagnie.
-A demain 11h.
-Salut bébé !
Cette voie suave et virile qui me plaisait tant naguère et qui ici m’exaspère, ne me rend pas indifférent malgré
tout ! J’ai eu comme un doute qui m’envahissait, en allant à ce rendez-vous, ne me jetais-je pas dans la gueule du loup. Le jour j, Herb parti au petit matin pour son atelier, moi je
traînais au lit, répétant ma future visite comme je répète mes scènes sur un tournage tout en me tâtant si je devais m’y rendre ou pas. Décision
prise, je saute dans la douche, je perds quelques minutes à contempler mon reflet dans le miroir, grâce à mes derniers films, ma silhouette est parfaite, mes fesses sont bien fermes, si je ne
suis plus le gamin imberbe qui lui a plu. L’homme que je suis devrait lui faire autant d’effet, un coup de tondeuse sur la ligne de duvet sombre qui relie mon nombril à mon pubis et j’enfile une
de mes tenues toute simple qui font toujours leur effet. Une chemise blanche cintrée, boutonnée au strict minimum, c'est-à-dire les boutons centraux situés entre les pectoraux et le nombril, le
jeans large mais pas trop, des chaussures italiennes noires classe et la paire de lunettes de soleil d’aviateur. De peur d’en faire trop, je laisse la veste noire en cuir dans la voiture, dans
mon soliloque, je m’imaginais pourtant la jeter sur mon épaule à la Top Gun. Je me perds un peu dans le dédale des bureaux, on me donne mon chemin, sa secrétaire prévenue m’attendait autant que
lui, une fan sans doute. Elle me dit la voie tremblotante, monsieur Fontfaye vous attend, je rentre donc dans son bureau. Tout y est très design et épuré, je trouve que ça ne lui ressemble pas,
un aquarium de verre, meublé à la New-yorkaise fashion ! Il est assis derrière sa table de verre, comme il ne se lève pas, ne me dit pas de m’assoir, je vais cacher mon trouble en regardant
une vue à vous couper le souffle sur la métropole. Je ne me retourne pas pour lui parler, j’adosse mon front sur la fenêtre, machinalement je lui parle, mais mon esprit est ailleurs, dans un
passé commun.
-Comment vas-tu ?
-Bien merci, je ne te pose pas la question, tu es superbe !
-Francis, Francis, on ne te changera donc jamais !
-Pourquoi voudrais-tu que je change à mon âge ?
-Ca n’est plus mon problème en même temps. Tu dois avoir la plus belle vue sur la ville ! Je ne trouve pas
que ce bureau te ressemble, si la déco n’est pas de toi, au moins tu as choisi cet endroit pour la vue.
-Je ne suis pas souvent ici, j’ai chargé une décoratrice de faire le boulot à ma place, elle a respecté mes
consignes peut-être un peu trop.
-Laisse-moi deviner, aérien, transparent, et froid ?
-C’était plutôt classe et épuré mes consignes.
-Si tu le dis ! Je me suis retourné vers lui, toujours adossé à la fenêtre, je lui ai fais face. Et ma
petite affaire, tu as eu le temps de jeter un œil ?
-Pas vraiment.
-J’espère que tu ne m’as pas fait venir juste pour me faire perdre mon temps ! Tu sais que j’ai toujours
des parts dans cette affaire.
-Et comment aurais-je pu l’oublier. Je me rappelle vaguement ta tentative de putsch !
-Nous n’allons pas rejouer à ce petit jeu, nous sommes grands maintenant…
-Et amis !
-Oui amis et depuis que j’ai les moyens je n’aime plus de jouer avec l’argent, j’aime mieux investir.
-En langage codé, ça veut dire que tu serais prêt à me refaire ton tour de cochon.
-C’est toi le cochon !
-Tu me manques tu sais.
-Je sais que tu es passé à autre chose mon Francis.
-Toi aussi bébé.
-C’est mieux comme ça. Ha ! Et tu vois tu ne nies plus.
-Je n’ai rien dis !
-Bon tu vas foutre la paix à Herr Klaus ?
-A une condition, que tu dînes avec moi !
-C’était acquis pour moi que tu me payais le resto !
-Tu ne changeras donc jamais non plus.
-Tu voudrais que je change ?
-Non que tu reviennes !
-Tu m’emmènes où ?
-J’ai trouvé un petit italien, tu m’en diras des nouvelles…
C’était étrange de me retrouver à sa table, d’être en sa compagnie, la complicité qu’il y avait entre nous
n’était pas feinte, je rigolais de ces blagues de bons cœurs, c’était du grand Francis, celui des débuts, celui que j’idolâtrais tant. Ici je passais un bon moment en sa compagnie, j’étais
cependant sur mes gardes, quand nos genoux se sont frôlés sous la table, j’ai directement orienté différemment mes jambes afin que nous ne soyons plus en contact. Un contact, j’en ai honte qui me
grisa bien malgré moi. Il était près de cinq heures de l’après midi quand j’ai regardé ma montre ! Le moment était venu de nous quitter, dans ma précipitation pour arriver à l’heure chez
Herb, je l’ai embrassé sur la joue, pas comme on embrasse un parent que l’on quitte, mes lèvres ont été un peu trop insistantes, manquant de vélocité pour ne plus être en contact avec sa joue.
Quand je me suis retourné avant de quitter le restaurant, je l’ai surpris en train de se caresser la joue, j’en étais heureux. Je n’y pensais plus, mais lors de notre repas
« traditionnel » chez belle maman, j’étais vraiment fort enjoué, ce que me fit remarquer Herb. Je leur dis alors que j’avais une bonne nouvelle, que les travaux pouvaient reprendre dès
demain dans le centre commercial. Ils en étaient vraiment fort soulagés. Je surpris même sa mère la larme à l’œil, elle sortit de table, alla pleurer dans la cuisine. Herb m’expliqua qu’à cause
des retards du chantier, ils étaient sur le point d’hypothéquer leur maison et de vendre l’atelier. J’allais donc la rechercher en cuisine.
-Mais enfin, pourquoi ne m’avoir pas demandé mon aide plus tôt. Vous me peinez à m’avoir mis de côté dans votre
détresse.
-Il ne faut pas blâmer ma mère, c’est moi qui ne voulais pas.
-Mais enfin c’est ridicule, à quoi cela sert-il d’avoir les moyens si on ne peut pas aider les gens que l’on
aime… Je m’en veux de ne pas avoir vu par moi-même la situation dans laquelle vous étiez.
-Voilà que c’est lui qui s’en veut maintenant ! Allez vous coucher, je vais débarrasser seule, et parle lui
des chinois. Merci Flavien pour mon fils qui a retrouvé le sourire grâce à vous et merci pour mes louches qui ne partiront pas au plus offrant.
-Allons donc, je n’ai quasi rien fait, bonne nuit, à demain…
****
-Tu sais que tu es particulièrement séduisant ce soir !
-C’est cette chemise, un must par excellence.
-Je ne dis pas, mais je parle de toi, tu es rayonnant.
-C’est toi mon soleil. Et je ne suis pas du tout fatigué, j’ai même de grandes envies câlines.
Je me suis déshabillé en toute hâte, allongé sur le lit, lui s’est dévêtu à son rythme, ça me paru même long, il
s’est ensuite allongé de tout son poids sur moi, j’ai replié les jambes et ondulé du bassin, excité comme je l’étais, lui tout autant puisque son gland pleurait de joie, il est entré assez
facilement en moi. Même rapidement, il n’y a rien de plus fort que l’envie. Il m’a fait l’amour avec passion, je me suis totalement abandonné à lui. Je fermais les yeux sous ses coups de buttoirs
mais je devais vite les rouvrir car se dessinait alors bien malgré moi un autre mec que le mien dans mon inconscient, celui avec lequel j’avais dîné. Les yeux ouverts, je plongeais mes yeux dans
les siens et comme pour me faire pardonner mon infidélité, j’attirais plus en moi ses reins avec force. Il a joui en moi comme je jouissais grâce aux caresses de sa verge sur ma prostate. Il
s’est effondré à mes côtés et ses paroles m’ont atteint en plein cœur. Comme quoi le premier qui parle après l’amour dit toujours une bêtise.
-Waw, c’était vraiment géant cette fois ! Pas comme d’habitude.
Je vous laisse imaginer mon trouble. Est-ce que le fait de penser à Francis par moment rendait plus fort notre
rapport ? Est-ce que le fait de l’avoir côtoyé quelques heures me rendait vraiment différent ? Il reprit la parole pour me parler d’un nouveau contact au Japon, un riche industriel qui
voulait lui passer une grosse commande afin de récompenser ses meilleurs employés. Un client qui réclamait sa présence sur place, car peut-être envisageait-il un partenariat également.
-Tu comprends ça mettrait du beurre dans les épinards.
-Tout à fait, fait ce qui est le mieux pour toi, tes affaires.
-C’est que tu m’avais demandé d’assister à ton émission sur la 1 et ça tombe en plein dans mon voyage.
-Ce n’est qu’une émission de variétés, rien d’important, il y en aura d’autres, un client japonais pas
forcément.
-Tu ne m’en voudras pas ?
-Mais non enfin… Je ferais peut-être venir Olga un chouya plus tôt si je m’ennuis.
-Elle doit venir pour superviser la boutique en théorie.
-Un chouya, un peu plus tôt…
-Ok ! T’es un amour tu sais ça ?
-Non c’est toi !
-Non toi…
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